La justice française rattrape l’ex-protégé du colonel Fawzi en fuite à Madrid
Par Nabil D. – Le tribunal de Lille s’est prononcé dans l’affaire de l’activiste Hichem Aboud suite à une plainte déposée contre lui par la Société d’impression d’Alger (SIA), sise à Bab Ezzouar. L’entreprise plaignante a obtenu gain de cause et le directeur de deux anciens journaux qui paraissaient en Algérie a été condamné. Ce dernier, résidant en France, a dû quitter le territoire français en sachant pertinemment que le verdict en sa défaveur allait être inévitable dans ce litige éminemment commercial.
Hichem Aboud est accusé de ne pas s’être acquitté d’une dette qui s’élève à cinquante millions de dinars. Dette dont lui-même a fait état en justifiant son refus de la payer par la privation de ses deux journaux de la publicité étatique à laquelle il estime avoir droit au même titre que les autres titres qui en bénéficient. Celui qui ralliera la faune des youtubeurs qui foisonnent sur les réseaux sociaux pour continuer à tirer sur tout ce qui bouge, très souvent en plagiant notre propre site qui n’échappe pourtant pas à sa vénéneuse invective, se trouverait à Madrid actuellement.
L’information de sa condamnation a été révélée par son ennemi juré, le journal Ennahar, dont le directeur se trouve en prison pour enrichissement illicite. Hichem Aboud et Mohamed Mokadem se livrent une guerre sans merci dans laquelle tous les coups sont permis. Le quotidien arabophone, qui a réussi à se procurer le jugement dès sa sortie du four, rend ainsi la pareille au fondateur de l’éphémère chaîne Amel TV qui jubilait littéralement à l’annonce de l’arrestation de Mohamed Mokadem, alias Anis Rahmani, multipliant les enregistrements vidéo pour révéler avec sadisme les «déboires» de son adversaire à la prison de Koléa où il aurait demandé à être isolé du reste des détenus qui lui auraient fait vivre l’enfer.
Hichem Aboud avait profité des largesses de l’ex-DRS par le biais du colonel Fawzi, alors directeur du Centre de diffusion et de documentation (CDD). Exilé, il avait été encouragé à rentrer au pays et aidé à créer deux quotidiens, en arabe et en français, en le faisant bénéficier des annonces institutionnelles distribuées par l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep) aux journaux «disciplinés». Mais la lune de miel aura été de courte durée et l’ancien secrétaire du général Mohamed Betchine à la Direction générale de prévention et de la sécurité (DGPS, police politique) avait dû quitter le pays clandestinement via la frontière tunisienne, en compromettant un de ses journalistes aujourd’hui en prison. Depuis, il a repris ses attaques contre tout ce qui bouge en se targuant d’être «blanc comme neige».
De nombreux autres journaux sont redevables aux imprimeries de l’Etat de grosses sommes d’argent mais qui n’ont jamais été payées à ce jour, et ce, depuis les années 1990.
N. D.
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