Les Emirats secoués par un scandale : 6,5 milliards de dollars volatilisés
Par Nabil D. – L’affaire a été passée sous silence. La famille régnante aux Emirats est éclaboussée par un grave scandale financier impliquant les fils de Zayed Al-Nahyane. Ces derniers étaient associés à un richissime homme d’affaires indien qui vient de se faire la malle en emportant dans ses bagages la coquette somme de 6,5 milliards de dollars. Il a regagné son pays, l’Inde, laissant derrière lui un régime paniqué qui essaye de camoufler l’affaire.
Ce scandale financier révèle au grand jour les pratiques mafieuses qui régissent la gestion politique et économique de cet émirat avec lequel le pouvoir en Algérie entretient des relations plus que douteuses. Les largesses offertes par le président déchu Abdelaziz Bouteflika aux businessmen émiratis sont étrangement maintenues par les nouveaux tenants du pouvoir qui, pourtant, affirment être aux antipodes de l’ancien système. Or, d’aucuns ont constaté que l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd-Salah, mort en décembre dernier, paraissait comme l’homme-lige d’Abu Dhabi au point de provoquer la colère de millions de manifestants qui l’accusaient d’être aux ordres des Al-Nahyane et de mettre le pays sous leurs bottes.
Les Emiratis comptent de nombreux investissements stratégiques en Algérie. Leur politique consiste à avoir la haute main sur les ports dans plusieurs pays pour s’imposer comme des acteurs incontournables dans le domaine des échanges commerciaux. Cette hégémonie a été dénoncée par plusieurs observateurs avertis qui s’interrogent sur la propension des dirigeants en Algérie à s’aligner sur cette pétromonarchie qui, pourtant, manœuvre ouvertement en Libye pour y entretenir la guerre civile, en armant et en finançant Khalifa Haftar qui n’est pas connu pour être un «ami» de l’Algérie.
Aux Nations unies, les Al-Nahyane ont fait un croc-en-jambe au diplomate algérien Ramtane Lamamra, choisi par le secrétaire général, Antonio Guterres, pour le représenter en Libye. Abu Dhabi aurait réussi, selon les derniers développements dans ce dossier, à convaincre Washington à barrer la route à l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères et à lui substituer un ancien ministre de l’Intérieur jordanien adoubé par Mohamed Ben Zayed et ses alliés égyptien et marocain.
Si personne, à part les concernés, ne détiennent tous les détails de cette affaire des 6,5 milliards pris par l’associé indien des fils de Zayed, il est clair que soit l’homme d’affaires n’avait pas d’autre choix que de se faire justice lui-même pour récupérer son argent, soit il a détourné cette somme au nez et à la barbe du régime émirati dont la naïveté confirmerait la nécessité impérieuse de s’en éloigner.
N. D.
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