Tebboune et Chengriha débarrassent l’ANP d’un général inapte et comploteur
Par Abdelkader S. – Le limogeage du général Wassini Bouazza a été accueilli avec une immense satisfaction par de nombreux observateurs qui s’inquiétaient des attributions tentaculaires que ce résidu de Gaïd-Salah s’était attribuées. Alors même qu’Abdelmadjid Tebboune promettait de tourner la page des abus de pouvoir constatés sous l’ère de l’ancien chef d’état-major, en tendant sa main au Mouvement populaire pacifique, et que le nouveau patron de l’armée a décidé de libérer l’institution du boulet politique auquel son prédécesseur l’avait attachée, le patron de la sécurité intérieure nageait à contre-courant et sabotait tous les efforts visant à trouver un terrain d’entente entre le pouvoir et le Hirak pour mettre fin à la crise qui n’en finit pas.
Des sources assurent que dans la décision de Tebboune et Chengriha, qui sera suivie par d’autres changements à la tête de l’armée et des directions centrales du ministère de la Défense nationale, il n’y a aucune volonté de s’adonner au jeu des règlements de comptes qui ont sapé le moral des troupes et semé le doute aussi bien à l’intérieur de l’armée que dans l’opinion publique qui ne comprenait pas comment une poignée de hauts gradés, pourtant décriés, continuaient à sévir en toute impunité. Une interrogation légitime qui s’est accentuée après les nombreuses arrestations commanditées directement par le général Wassini Bouazza et les graves dérives de l’appareil judiciaire et de certains outils de propagande aux ordres de l’ancien directeur général de la sécurité intérieure.
Algeriepatriotique avait relevé dans un précédent article que l’annonce, par le biais d’un communiqué officiel de la présidence de la République, de la désignation d’un directeur-adjoint à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le général Abdelghani Rachedi en l’occurrence, préludait de profonds changements à venir au niveau de toutes les directions relevant du ministère de la Défense nationale. La nomination d’un numéro deux au sein des services du contre-espionnage intervenait au lendemain du remplacement du chef du très sensible département emploi-préparation au sein de l’état-major de l’ANP.
Avant ces deux désignations, la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) avait, elle aussi, connu un changement à sa tête, avec le rappel du général Sid-Ali Ould Zemirli qui avait occupé ce poste de façon éphémère, avant d’être remplacé sur ordre de Gaïd-Salah. Dans le même temps, un nouveau chef des forces terrestres venait d’être installé par le chef d’état-major par intérim dont on ne sait pas s’il occupera la fonction de façon officielle ou s’il cédera le poste dans les semaines ou les mois à venir soit pour prétendre à son droit à la retraite, soit pour occuper le poste de vice-ministre de la Défense nationale ou carrément celui de ministre de plein exercice.
Une source informée expliquait à Algeriepatriotique, quelques semaines après l’investiture d’Abdelmadjid Tebboune, qu’il fallait attendre plusieurs mois avant que ce dernier puisse s’atteler aux remaniements nécessaires à la tête des directions centrales du ministère de la Défense nationale, occupées par les mêmes généraux depuis de longues années et dont le remplacement devient impératif pour donner un nouveau souffle à l’institution. Cela semble être le cas avec les nouvelles nominations qui répondent à un besoin de rajeunissement et de recrutement sur la base des compétences, comme l’avait assuré Saïd Chengriha dans son tout premier discours au lendemain de la mort de son prédécesseur.
A suivre donc.
A. S.
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