Covid-19 et crise économique : les tâtonnements du gouvernement Djerad
Par Mounir Serraï – Le gouvernement d’Abdelaziz Djerad a évoqué la situation économique du pays lors de sa dernière réunion du jeudi 16 avril sans pour autant prendre de mesures pouvant limiter les effets de cette crise aggravée par la pandémie du Covid-19. Avec un baril de pétrole à 28 dollars, l’Exécutif aura fort à faire pour maintenir le déficit déjà important à un seuil encore tolérable. Car le trou financier causé dans le budget de l’Etat, qui sera en partie comblé par ce qui reste des réserves de change, est tel qu’il est difficile d’imager une sortie de crise dans les prochains mois, voire même dans les prochaines années.
Mais concrètement, aucune mesure dans ce sens n’a été annoncée. Personne donc ne sait comment le gouvernement compte combler le manque à gagner de 23 dollars dans son budget adopté dans la loi de finances 2020 avec un prix de référence de l’or noir fixé à 50 dollars. Ce qu’a annoncé le gouvernement, c’est la révision de quelques textes législatifs pour permettre, dit-on, une meilleure gouvernance économique, avec des règles d’investissements plus claires, plus objectives et garantissant la transparence.
Le travail fourni par le département de l’Industrie dirigé par l’économiste Farhat Aït Ali renseigne donc sur l’état d’esprit qui règne au sein de l’Exécutif. En effet, il fait part de révisions, notamment, du cadre légal régissant la promotion de l’investissement, la gestion du secteur public économique marchand, du dispositif régissant les industries de montage et du dispositif régissant la sous-traitance industrielle et les activités d’usinage. Il fait aussi état de la rationalisation des encouragements à l’emploi industriel en favorisant les emplois à forte valeur ajoutée dans la détermination des avantages, et de la mise à jour des avantages fiscaux liés aux investissements des entreprises.
Des textes et des dispositifs qui connaissent des changements au gré des hommes et des années mais qui n’ont jamais pu ni prévenir ni contenir la crise économique qui secoue de plein fouet le pays et dont les plus graves conséquences se feront ressentir d’ici l’année prochaine, notamment par les couches sociales les plus précaires mais également les couches dites moyennes.
Ainsi donc, au lieu de poser rapidement le bon diagnostic et d’apporter le traitement adapté à cette crise qui va en s’aggravant d’année en année, le gouvernement tâtonne. Pourtant, la gravité de la situation appelle une approche globale et rapide car plus le temps passe, plus la crise devient encore plus complexe à gérer et exige des solutions douloureuses et lourdes à supporter, notamment par la majorité du peuple.
M. S.
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