Grave aveu sur la mort de Benyahia : ce que Salah Goudjil a transmis à Saddam
Par Mohamed K. – Un proche collaborateur de Saddam Hussein a jeté un pavé dans la mare en révélant la teneur d’un entretien que l’ancien président irakien avait eu avec Salah Goudjil, alors ministre des Transports, après la mort du ministre des Affaires étrangères et de la délégation qui l’accompagnait dans un accident d’avion provoqué par un tir de missile, le 3 mai 1982.
Le collaborateur de Saddam Hussein a indiqué, dans une interview à une chaîne de télévision irakienne qui remonte à deux années mais qui est passée inaperçue en Algérie, qu’après que les autorités algériennes eurent abouti à la conclusion irréfragable que le missile qui a ciblé l’avion qui transportait Mohamed-Seddik Benyahia appartenait bel et bien à l’armée irakienne, preuve à l’appui, le président Chadli Bendjedid avait délégué le ministre des Transports de l’époque, Salah Goudjil en l’occurrence, à Bagdad pour transmettre un message au Président irakien. L’ancien haut responsable irakien, qui affirme avoir participé à l’audience restreinte aux trois hommes et dont il est le seul témoin donc, a précisé que Salah Goudjil avait assuré Saddam Hussein que l’affaire allait être étouffée et que l’opinion publique algérienne allait être éloignée de ce dossier dont elle ne serait pas informée.
Le président Saddam Hussein n’aurait pas placé un mot et n’aurait pas esquissé le moindre geste lors de cette rencontre qui a duré à peine quelques minutes, d’après cet ancien haut dignitaire du régime irakien qui nous apprend ainsi qu’Alger ne voulait pas faire de vagues bien qu’elle eût la certitude que le régime irakien est derrière l’assassinat de son chef de la diplomatie et de plusieurs cadres du ministère des Affaires étrangères, de journalistes et des deux pilotes du Groupement des liaisons aériennes ministérielles.
Salah Goudjil, qui occupe actuellement le poste de président du Conseil de la nation, donnera-t-il sa version des faits en expliquant les raisons de cette attitude pusillanime de l’Etat algérien dont il fut le représentant dans ses discussions avec l’ancien homme fort du régime irakien ou persévérera-t-il dans son mépris envers les Algériens qui ont été tenus à l’écart de cette affaire qui constitue pourtant un casus belli et une grave atteinte à l’honneur de l’Algérie ?
M. K.
Comment (72)