Le groupe italien ENI rattrapé par l’affaire «Saipem-Sonatrach» aux Etats-Unis
Par Mounir Serraï – Le groupe italien ENI, spécialisé dans les hydrocarbures, a conclu un accord de règlement à l’amiable d’une affaire comptable aux Etats-Unis à cause des pots-de-vin versés par sa filiale Saipem en Algérie.
Dans un communiqué diffusé par l’autorité américaine du contrôle du change et des mouvements de capitaux et répercuté par l’agence Reuters, il est souligné que le groupe ENI avait transgressé les règles relatives aux contrôles comptables internes qui sont liées à la détection de pratiques de corruption à l’étranger en relation avec un régime de paiement inapproprié suivi par sa filiale Saipem en Algérie. Le groupe ENI n’avait ni admis ni nié les conclusions de cette autorité américaine. Il avait accepté, sans hésitation, un accord relatif à la signature d’un engagement écrit de cesser d’enfreindre les dispositions réglementaires relatives aux contrôles et de payer 24,5 millions de dollars en dommages et intérêts à cette autorité américaine.
Ce règlement à l’amiable évite donc à ce groupe italien les tracasseries judiciaires et l’ouverture d’une enquête approfondie qui pourrait révéler l’ampleur des pratiques de corruption dans lesquelles il serait impliqué. L’affaire concernait les soupçons de corruption qui frappaient Saipem, une filiale du groupe ENI, qui aurait versé à des intermédiaires environ 198 millions d’euros pour obtenir des contrats d’une valeur de 8 milliards d’euros avec le groupe Sonatrach en Algérie.
Il est à rappeler que l’affaire a été jugée par le tribunal de Milan qui a blanchi tous les dirigeants du groupe ENI et de Saipem des accusations de corruption. Dans cette affaire, ont été cités plusieurs responsables dont l’ancien ministre de l’Energie en fuite aux Etats-Unis, Chakib Khelil. Alors qu’en Italie l’affaire est close, en Algérie la Cour suprême a relancé récemment cette affaire. Un nouveau mandat d’arrêt international a été lancé contre Chakib Khelil.
M. S.
Comment (9)