Le RCD demande le retrait des projets de loi criminalisant la haine et les fake news
Par Mounir Serraï – Les députés du RCD appellent le gouvernement à retirer deux projets de loi soumis au bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour adoption. Il s’agit du projet d’amendement du code pénal pour criminaliser, entre autres, la diffusion de fausses informations et du projet de loi criminalisant le discours de la haine.
Ces deux projets de loi sont ainsi qualifiés par les députés de cette formation de l’opposition de «liberticides décidées par le pouvoir de fait». «La procédure retenue est celle du vote avec débat restreint qui exclut de fait un débat général», relève ce parti qui considère cette procédure comme «sidérante».
«Pendant que les gouvernements du monde entier convoquent, en sessions ouvertes, les organes délibérants de leurs nations et, au-delà, aident à mobiliser tous les cadres et les structures pour chercher les moyens d’affronter la pandémie du Covid-19, Tebboune est chargé de combler les lacunes de l’arsenal répressif élaboré et mis en œuvre sous le règne de Bouteflika», dénoncent les députés de ce parti pour lesquels « pour le pouvoir algérien, qui s’est imposé à son peuple, en dehors de toute légitimité et par la seule grâce d’une hiérarchie militaire qui régente le pays, l’urgence est de peaufiner des artifices juridiques pour permettre à une justice aux ordres de sévir contre les quelques espaces où le citoyen peut s’exprimer».
«Depuis la trêve unilatérale décidée par le Hirak pour cause de pandémie, l’appareil de répression du système fonctionne à plein régime pour maintenir les détenus d’opinion dans les prisons et en incarcérer d’autres», poursuivent les députés du RCD, considérant que «les cyniques félicitations du Président de fait au corps des magistrats, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, enlèvent tout crédit aux supputations qu’il y aurait des désaccords au sommet sur la conduite à tenir vis-à-vis du mouvement révolutionnaire».
Les parlementaires du RCD condamnent «cette politique du pire» et mettent en garde contre «ses conséquences pour la recherche d’une sortie pacifique de la crise multidimensionnelle dans laquelle l’exécutif enfonce le pays».
M. S.
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