Le cri de détresse de centaines d’Algériens toujours bloqués à l’étranger
Par Mounir Serraï – Les jours passent et leurs peines s’aggravent. Eux, ce sont ces centaines d’Algériens bloqués dans plusieurs pays, à cause de la fermeture des frontières aériennes en raison de la propagation du coronavirus. En Malaisie, dans les pays du Golfe, notamment aux Emirats, au Sultanat d’Oman et en Jordanie, mais aussi en Turquie, il y a encore des Algériens non résidents qui attendent de rentrer chez eux. Se trouvant dans des situations épouvantables, parfois sans suffisamment de ressources financières, ces Algériens se sentent abandonnés.
Des dizaines de personnes bloquées à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, pays qui a également fermé ses frontières aériennes à cause du Covid-19, ont lancé un cri de détresse et un appel à l’aide à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Plusieurs de ces Algériens ont fait part de leur situation extrêmement difficile et pénible et dénoncé l’absence d’assistance de la part des autorités consulaires algériennes sur place. «Nous sommes là depuis plus d’un mois et nous peinons à continuer à vivre. Et nous ne voyons aucune perspective de rentrer chez nous. Les services de l’ambassade d’Algérie ici en Malaisie sont aux abonnés absents. Nous appelons ainsi le président de la République et son Premier ministre à se pencher sur notre situation afin que nous puissions trouver le moyen de regagner le pays le plus vite possible», affirme l’un de ces Algériens bloqués.
Ils espèrent ainsi que leur cauchemar finisse dans les prochains jours pour qu’ils puissent terminer le Ramadhan en Algérie et fêter l’Aïd avec leurs familles. Parmi ces Algériens bloqués, il y a des personnes malades, des enfants et des femmes enceintes. Le gouvernement algérien a lancé récemment une grosse opération de rapatriement des Algériens bloqués un peu partout dans le monde. Des vols de rapatriement ont été organisés de Chine, des Emirats arabes unis, du Maroc et de la Turquie.
Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a instruit, le 17 avril dernier, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et le ministre des Travaux publics et des transports en vue d’engager une opération de rapatriement de ces Algériens bloqués suite à la suspension des liaisons aériennes et maritimes durant le mois de mars 2020. Mais pour être rapatrié, il faudra posséder un billet retour vers l’Algérie.
Plusieurs plateformes d’inscription ont été mises en place afin de quantifier leur nombre et de déployer les moyens logistiques nécessaires. Mais sur le terrain, les choses tardent à se concrétiser et les Algériens bloqués commencent à perdre patience.
M. S.
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