Covid19 et présidentielle de 2022 en France : Emmanuel Macron redoute le coup fatal
Par Mrizek Sahraoui – Quand il n’est pas perturbé par un événement politique de force majeure ou qu’il est devant une simple péripétie, comme on en rencontre souvent dans une vie politique, ou encore que son agenda suit son cours normalement, Emmanuel Macron pavoise, parle énormément et se déplace beaucoup, allant à la rencontre des foules, son péché mignon depuis qu’il a été élu, voilà bientôt trois longues années, des mois d’exercice du pouvoir en solo qui ont donné le sentiment, au fil des jours et des ennuis, qu’il n’en finit pas de gravir une montagne abrupte.
Jusqu’à une date récente, avant l’arrivée du Covid-19, Emmanuel Macron a su, par le biais de ruses, de tours de passe-passe et d’entourloupes, se sortir des mailles du filet et à surmonter les difficultés, dont il a été, dans la plupart des cas, lui-même à l’origine. Et puis, soudain, la France fait face à une crise sanitaire sans précédent, faisant plus de 24 087 victimes, dont plus de 400 morts en un jour, à cause d’une gestion chaotique, accuse à présent ouvertement l’opposition, rompant ainsi une espèce de pacte de non-agression qui a duré près de deux mois avant que tout vole en éclat. La société civile dans sa majorité, ayant constaté les dégâts irréversibles, a signé le divorce d’avec l’Exécutif de façon unilatérale dès après que la France a commencé à dresser le premier bilan macabre.
Si l’étape du confinement, en dépit des conséquences dramatiques que l’on sait, faute d’une stratégie claire, efficace et concertée avec les différents maillons de la chaîne de la sécurité sanitaire, a été appréhendée avec une certitude approchée, d’où les couacs et les hésitations, la phase d’après, fixée à compter du 11 mai prochain, elle, effraie la population qui a perdu toute confiance à l’égard des autorités politique et sanitaire, fige le gouvernement qui avance les yeux bandés et, enfin, glace Emmanuel Macron qui redoute, cette fois, le coup fatal qui pourrait être porté à ses stratégies échafaudées dans la perspective de la présidentielle de 2022.
Le risque est, en effet, potentiellement majeur, car il ne s’agira plus de la séquence où le Covid-19 faisait peser une menace uniquement sur les personnes âgées, ou présentant une comorbidité. Là, il est question des enfants qui devraient reprendre le chemin de l’école, dès le 11 mai, endroit par excellence pour la contagion.
Les inquiétudes sont légitimes de l’avis même de plusieurs médecins qui recommandent le report de la rentrée à septembre prochain, eu égard, disent-ils, à l’incapacité de l’Etat à garantir les moyens de protection suffisants pour le personnel éducatif. De plus, diagnostiquée pour la première fois au Royaume-Uni, la semaine dernière, une nouvelle maladie propre aux enfants, pouvant avoir un lien avec le Covid-19, a fait son apparition alors qu’on disait qu’ils sont très peu, voire pas du tout concernés.
Un dernier sondage, publié le 28 avril, a donné des résultats sans appel. Les Français ne croient pas l’Exécutif capable de réussir le déconfinement. 63% d’entre eux se disent inquiets sur la suite des événements et l’étude a montré qu’ils sont 60% à se dire apposés à la réouverture de l’école.
Dès l’instant où il s’agit de la vie des enfants, les politiques tremblent. Le président de la République est, a mis en parallèle un député de l’opposition, dans cette posture qui rappelle une scène culte d’un western italo-américain qui montre un homme avec une corde au cou, les pieds sur les épaules de son fils…
Les acteurs, ici, sont, précise le député, Emmanuel Macron dans le rôle du père et Edouard Philippe dans celui du fils. Traduire, si le Premier ministre venait à rater l’après-confinement et à faire face à une réplique de la vague précédente avec des victimes à déplorer dans la population juvénile, la menace en rapport à cette nouvelle maladie qui toucherait les enfants étant prise très au sérieux, la parenthèse Macron se refermerait aussitôt.
M. S.
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