Mouture de la Constitution : réactions critiques sur les réseaux sociaux
Par Mounir Serraï – La mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution, rendue publique aujourd’hui, a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux, où se tiennent tous les débats en cette période de confinement sanitaire. En effet, de nombreux internautes ont relevé les principaux changements. Certains les apprécient, d’autres estiment qu’il s’agit d’une montagne qui accouche d’une souris. Il y a également une troisième catégorie qui continue à exiger une Assemblée constituante pour l’élaboration d’une Loi fondamentale consensuelle.
Parmi eux, le Parti des travailleurs (PT). A travers un commentaire de l’une de ses députés, Nadia Chouitem, cette formation rappelle ainsi que «la Constitution doit passer par une constituante émanant du peuple». C’est le même point de vue du FFS qui tient toujours à son processus constituant. Les interventions de la majorité des internautes sont axées sur la forme. «La Constitution est fondamentalement démocratique dans son élaboration», écrit un internaute pour qui la démarche du pouvoir ne répond pas à cette exigence démocratique.
Saïd Salhi, vice-président de la LADDH et membre de la Coordination nationale de la société civile, estime qu’«un faux processus mène forcément à une Constitution alibi, quelle que soit la teneur du texte». «Le problème, affirme-t-il, n’a jamais été le texte de la loi constitutionnelle, mais l’esprit et le processus d’élaboration, d’adoption des Constitutions qui ont toujours été jusque-là imposées au peuple et n’ont jamais été authentiques dans le sens de traduire la volonté réelle du peuple algérien et des consensus-compromis construits dans la société entre le peuple et l’état, pouvoirs».
«La Constitution est un contrat politique, social, fruit d’un long processus politique démocratique, ouvert et de négociations, régulation, médiation dans la société et avec le pouvoir-Etat, avant qu’elle soit le fruit du compromis entre les différentes factions, clans du système ; elle doit être l’émanation de la souveraineté populaire, la traduction de sa volonté réelle et authentique», soutient-il, considérant que «la Constitution ne doit pas être prisonnière du présent, elle doit s’ouvrir et se projeter dans l’avenir, traduire l’aspiration du peuple».
Sur la page Facebook de la présidence de la République, des milliers de commentaires ont été postés, entre ceux qui parlent d’une bonne mouture qui mérite amélioration et ceux qui estiment qu’elle reste loin des attentes du Mouvement du 22 février de 2019 qui a fait tomber le régime de Bouteflika.
Cette mouture est remise aux partis politiques, aux syndicats, aux associations et médias, aux organisations de défense des droits humaines et aux personnalités nationales pour enrichissement.
M. S.
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