Affaire du policier bousculé à la Grande Poste : relaxe et réduction de peine pour les accusés

vendredi policier
C'était le 13e vendredi de protestation, policier sur le fourgon avant le dérapage. PPAgency

Par Mounir Serraï – Le verdict du procès des deux jeunes ayant fait tomber en mai 2019 un policier du haut d’un fourgon au moment où il aspergeait les manifestants de gaz lacrymogène a été prononcé aujourd’hui. Une relaxe et une réduction de peine.

En effet, dans ce procès en appel qui a eu lieu au début du mois de mai, Zohir Houari a bénéficié d’une relaxe. Il sortira aujourd’hui de la prison. Quant à Saddeddine Youcef, qui a poussé le policier du haut d’un fourgon, il a vu sa peine réduite de 4 ans à 1 an de prison ferme. Il quittera la prison le 27 mai prochain.

Il faut rappeler que Saaddedine Youcef-Islam et Zohir Houari ont été arrêtés les 24 et 27 mai 2019 pour «agression d’un agent de maintien de l’ordre». Les faits remontent au mois de Ramadhan de 2019. Le mouvement populaire du 22 février se poursuit. La Grande Poste, un des lieux symboles de ce mouvement, est, ce vendredi-là, encerclée par un important dispositif sécuritaire empêchant les manifestants d’y accéder. Une vive tension monte entre la police et les manifestants qui voulent forcer le dispositif sécuritaire.

Pour disperser la foule, un policier asperge à partir du toit d’un fourgon les manifestants de gaz lacrymogène, provoquant une énorme bousculade et des évanouissements parmi les manifestants. Les deux jeunes grimpent sur le toit dudit fourgon et l’un d’eux fait tomber le policier.

Ces deux jeunes ont été jugés en première instance le 1er mars dernier. Le procureur du tribunal Sidi M’hamed d’Alger avait requis 5 ans de prison ferme pour chacun. Le juge les avait condamnés le 8 mars à 4 ans de prison ferme. Lors du procès en appel qui a eu lieu au début du mois de mai, le parquet de la 7e chambre de la Cour d’Alger a demandé de durcir la peine.

Par ailleurs, le procès du détenu Hicham Sahraoui est renvoyé au mercredi 20 mai au tribunal d’Aïn Témouchent. Pour rappel, Hichem Sahraoui a été convoqué par la police de la sûreté de wilaya d’Aïn Témouchent le lundi 24 février et placé en garde à vue, puis présenté mercredi 26 février devant le juge d’instruction qui l’a placé sous mandat de dépôt. Il est accusé d’«atteinte au moral des troupes de l’armée» et «atteinte à l’institution militaire».

M. S.

Comment (5)

    Anonyme1
    13 mai 2020 - 23 h 53 min

    C’est du n’importe quoi
    C’est la loi de la jungle et des voyous
    C’est un état faible

    Ninor
    13 mai 2020 - 21 h 32 min

    Quel est le proces des policiers qui ont tabasse un jeune au tunel des faculte place maurice audin. On voulais bien savoir

    Felfel Har
    13 mai 2020 - 20 h 49 min

    On ne parle que du « crime » commis par les deux jeunes hirakistes, quid de celui du policier qui arrosait le public avec son extincteur? Va-t-on aussi exonérer les dépassements quotidiens des policiers qui se croient tout permis et qui agissent en toute impunité?
    Notre police, sous la dictée des despotes, est progressivement devenue une force de repression, soit-disant pour servir la justice, l’ordre et protéger les citoyens. La seule chose que notre police ne fait pas c’est de lutter contre les crimes et autres malversations préjudiciables au pays. C’est pour cela que le pouvoir la chouchoute: bastonner le peuple et faitre taire toute revendication. C’est sans doute ce constat qu’Albert Camus a voulu démontrer dans son roman Les Justes (1949) « On commence par vouloir la justice et on finit par organiser une police »…c’est ce qui s’appelle souscrire à une police d’assurance-vie pour le régime.

    Anonyme
    13 mai 2020 - 20 h 24 min

    Le parquet doit faire appel d’une telle décision honteuse, sinon c’est la porte ouverte à l’agression des forces de l’ordre.
    Quel message sera perçu par les déambulateurs et leurs chefs ???? Vous pouvez pousser les agents de police du haut des camions, ils ne vous arrivera rien du tout…… Ce n’est pas juste, et la justice doit protéger d’abords les mouwatinines, et les déambulateurs et leurs commanditaires.

      Vendredire
      13 mai 2020 - 21 h 32 min

      C’est votre marque de commerce d’interjeter appel pour enfoncer les citoyens libres. Aadalat atilifoun. Aadalat eshayatine (lire dans les deux sens: brosseur et satanique)
      (….)

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