Les pilotes d’Air Algérie refusent une réduction de 50% de leurs salaires
Par Mounir Serraï – Le syndicat des pilotes de ligne d’Air Algérie rejette la décision prise par la direction générale de la compagnie de réduire les salaires de 50%. Et il le signifie clairement dans une déclaration rendue publique.
Ce syndicat a déjà saisi, le 4 mai dernier, la direction générale sur, notamment, les recommandations issues d’une réunion de travail sur la situation de cette compagnie dont les avions sont cloués au sol depuis mars dernier à cause de la pandémie mondiale du Coronavirus.
Le syndicat des pilotes récuse la majorité des actions que la direction projette de mener, car elles remettent en cause les acquis sociaux des travailleurs. Ce syndicat regrette ainsi que la direction générale n’ait trouvé autre solution pour traverser cette crise que de toucher aux salaires des travailleurs. Pour le syndicat des pilotes, la direction d’Air Algérie vient par sa décision de remettre en cause une annonce donnée, mercredi dernier, par le porte-parole officiel de la présidence de la République qui consiste en la préservation des salaires des travailleurs dont les entreprises sont durement affectées par la crise.
Le syndicat des pilotes se montre ainsi intransigeant sur ce point, arguant que les salaires des pilotes d’Air Algérie ne sont pas fixes, comme dans les autres compagnies et ils sont tributaires des heures de vols effectués. Aussi, précise le syndicat, «le protocole d’accord salarial dont nous sommes signataires a déjà pris en compte le cas de baisse d’activité qui se répercute systématiquement par une diminution conséquente du salaire».
Pour ce syndicat, tout appel à la négociation sur ce point constituerait une provocation à laquelle il ne compte assurément pas se taire. La compagnie nationale de transport aérien va visiblement traverser une nouvelle zone de turbulences qui aura forcément des conséquences sur son avenir. Cela surtout que ses équilibres financiers sont durement touchés depuis plusieurs années, souffrant à la fois d’un manque de flotte et d’une pléthore d’effectifs.
Air Algérie compte, en effet, une flotte de 56 avions d’une moyenne d’âge de 11 ans et emploie plus de 9 000 travailleurs.
M. S.
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