Notre diaspora outrée par le maintien de l’article 51 dans la nouvelle Constitution
Par Nabil D. – Le maintien de l’ostracisation imposée aux Algériens établis à l’étranger dans l’avant-projet de la nouvelle Constitution a suscité une vague d’indignation chez nos concitoyens vivant hors du pays. Abdelmadjid Tebboune avait, pourtant, affirmé que l’exclusion et l’excommunication dont a été victime notre diaspora allaient être annulées dans la nouvelle Loi fondamentale. Or, il n’en est rien.
Dans la mouture proposée par le panel chargé de rédiger le nouveau texte, l’article qui impose que le candidat à la fonction suprême doit avoir résidé en Algérie au moins depuis dix ans et qui est étendu à d’autres postes stratégiques au sein de l’Etat a été maintenu. Omission ou volonté de persévérer sur la voie tracée par Abdelaziz Bouteflika et son directeur de cabinet, Ahmed Ouyahia, qui en sont les concepteurs ? La thèse de l’omission est néanmoins probable, estiment des observateurs qui en veulent pour preuve un autre aliéna tout aussi mal à propos, relatif à l’âge du candidat à la présidence de la République, celui-ci devant avoir «participé à la Guerre de libération s’il est né avant 1942». Le mandat de l’actuel chef de l’Etat se terminant en 2024, se peut-il qu’un candidat âgé de 84 ans puisse prétendre à diriger un pays constitué à 75% de jeunes de moins de 30 ans ?
Des voix commencent à s’élever outre-mer pour dénoncer cette discrimination, au moment où le pays a besoin de toutes ses forces vives pour passer le cap difficile actuel et aspirer à bâtir une nouvelle République, comme l’affirme Tebboune lui-même, reprenant ainsi à son compte le slogan principal du mouvement de contestation populaire qu’il a qualifié de «béni» à plusieurs reprises.
Qu’est-ce qui explique cette contradiction entre les engagements du successeur de Bouteflika et le contenu du projet de Constitution élaboré par des juristes et soumis à l’appréciation des partis politiques et de la société civile ? Y a-t-il des forces qui œuvrent à entraver Tebboune dans sa souscription au changement voulu par tous ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que le nettoyage opéré par le Président et le chef d’état-major par intérim de l’ANP, le général Saïd Chengriha, se fait à un rythme qui dénote une difficulté à raser l’héritage calamiteux de Gaïd-Salah.
N. D.
Comment (86)