La réapparition du culte du cadre est-elle un «signal» pour réamorcer le Hirak ?
Par Nabil D. – La récente réapparition du culte du cadre est-elle un signal pour reprendre le Hirak ? C’est une question que de nombreux internautes se posent depuis qu’une image montrant une assemblée réunie en présence d’un immense cadre du président Abdelmadjid Tebboune posé sur un trépied en plein milieu de la salle a fait le tour de la Toile. «A quoi rime cet exhibitionnisme qui rappelle l’affaire de la Coupole, point de départ du mouvement de contestation populaire dont la suspension pour cause de crise sanitaire mondiale tire à sa fin ?» se demandent encore des citoyens qui subodorent un «message subliminal» destiné à exacerber la colère des Algériens pour les pousser à reprendre le chemin de l’opposition au plus tôt.
Des observateurs avisés estiment que les forces qui, au cœur même du pouvoir, agissent dans les coulisses pour gêner Abdelmadjid Tebboune seraient derrière cette manœuvre, ainsi que de nombreuses autres, dans le but de freiner l’opération de nettoyage entamée au sein de l’armée et des services de sécurité, en attendant que celle-ci atteigne les institutions civiles, à commencer par la présidence de la République où des éléments «infiltrés» par le clan de l’ancien patron de la sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, activent en catimini.
«Les résidus du général Ahmed Gaïd-Salah sont toujours à la manœuvre et leur capacité de nuisance demeure intacte», notent ces observateurs qui affirment que «les jours à venir seront marqués par une bataille féroce au sommet de l’Etat entre, d’un côté, le Président et le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, et, de l’autre, une poignée de fidèles à la ligne Gaïd-Salah qui, telle la bête blessée, feront tout pour sauver leur peau. Parmi ces résidus du clan, le général Abdelkader Lachkhem qui a encore la haute main sur les réseaux sociaux et Belkacem Zeghmati qui vit ses derniers jours à la tête du ministère de la Justice», soulignent ces sources.
Le cadre qui a enflammé la rue en février 2019 est revenu une première fois quelques semaines après la mort de l’ancien vice-ministre de la Défense. Ses partisans, qui ont mis en scène des obsèques dignes d’un grand chef d’Etat pour s’accorder une légitimité après la disparition du parrain, avaient tenté sa «résurrection» à travers ses portraits déterrés et distribués çà et là à grand renfort médiatique et, poussant le ridicule encore plus loin, des vêtements couleur kaki à la mode Gaïd-Salah.
N. D.
Comment (34)