Dix «Marocains» dans le gouvernement israélien : deal entre Rabat et Tel-Aviv ?
Par Karim B. – Des médias ont relevé l’étrangeté de la présence de pas moins de dix ministres d’origine marocaine dans le nouveau gouvernement israélien, constitué par une alliance de deux partis, et dirigé par Benyamin Netanyahu. Ces ministres sont soit natifs de villes marocaines, soit descendants de Marocains de confession juive qui ont émigré en Israël.
Si, en Europe, le Makhzen infiltre les rouages de l’Etat à travers les pouvoirs exécutif et législatif – le Maroc compte un très grand nombre de ministres et de députés en France et en Belgique notamment – pour y faire un travail de lobbying en faveur du régime monarchique alaouite, il est difficile de croire qu’un Etat comme Israël, qui est constamment sur ses gardes et dont les services secrets, le Mossad, sont considérés comme les mieux renseignés et les plus actifs au monde, puisse être ainsi noyauté par des «espions» au cœur même de son système politique.
«Il y a forcément un deal entre Tel-Aviv et Rabat», conjecturent des sources informées, qui estiment que «cette présence anormalement élevée de ministres issus d’un seul et même pays ne peut avoir qu’une seule signification». Selon ces sources, «Israël qui a entamé le plan américain d’annexion de nouveaux territoires, de transfert de la capitale de l’Etat hébreu à El-Qods occupé et le rapprochement timide mais certain avec des pays arabes, notamment des Etats du Golfe et, évidemment, le Maroc, a dû intégrer ce qui semble être un accord secret avec la monarchie marocaine pour accélérer la mise en place du Grand-Moyen Orient tel que dessiné par les Américains».
Des sources concordantes avaient signalé la présence d’un grand nombre d’agents secrets du Mossad au Maroc, en soulignant qu’une de leurs missions prioritaires et essentielles était la surveillance du voisin récalcitrant algérien de l’Est qui continue de considérer le soutien actif et indéfectible à la cause palestinienne comme un principe immuable et intangible. «Israël et le Maroc partageant la même politique colonialiste et expansionniste et étant tous deux à la solde des Etats-Unis, l’alliance entre ces deux puissances occupantes n’a donc pas de limites», notent nos sources.
Après avoir placé la fille de l’omnipotent conseiller du roi Hassan II puis de son successeur Mohammed VI, André Azoulay, à la tête de l’Unesco, le Makhzen aura «ses» ministres des Affaires étrangères, Miri Regev, de la Sécurité publique, Aryeh Deri, et de l’Economie, Amir Peretz, avec sept autres dans un gouvernement qui en compte trente-quatre, formé par une alliance large comprenant le Likoud, le Parti travailliste, Gesher, Bleu Blanc et les partis ultra-orthodoxes.
K. B.
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