Le Club des magistrats défend son président et dénonce Zeghmati
Par Mounir Serraï – Le Club des magistrats a vivement réagi à la décision de traduire son président, Saâdeddine Merzoug, devant le Conseil supérieur de la magistrature (CMS), présidé par le ministre de la Justice.
Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le Club des magistrats, qui s’est illustré par ses positions en faveur d’une réelle indépendance de la justice, dénonce avec véhémence ce qu’il qualifie de «mesure revancharde de l’actuel ministre de la Justice», Belkacem Zeghmati. «Nous, membres du Club des magistrats, avons appris avec consternation la nouvelle de la traduction devant le CMS de notre confère Saâddedine Merzoug en pleine crise sanitaire», écrit le Club des magistrats qui estime qu’il y a volonté de faire taire un magistrat qui dénonce sans sourciller les dérives et les abus de la justice, qui «milite pour l’indépendance des juges» et qui œuvre pour une «Algérie des libertés et du droit».
«Les positions de Saâdeddine Merzoug durant le Mouvement populaire du 22 février et après étaient plus honorables pour nous tous, parce qu’il était notre porte-parole en disant la vérité et en œuvrant pour une véritable justice au moment où des semblants d’hommes se plient à la volonté du pouvoir exécutif et obéissent aux ordres venus d’en haut», souligne le Club des magistrats.
Pour le Club des magistrats, les vives critiques et dénonciations publiques faites par Saâdeddine Merzoug dérangent ceux qui se complaisent dans leur confort éphémère en se mettant au service du grand maître du moment. Le Club des magistrats estime ainsi que son président est bien victime d’une mesure arbitraire qui vise à museler les voix des militants sincères qui refusent de se taire face à la désolante situation dans laquelle se trouve aujourd’hui la justice.
Le Club des magistrats exprime sa «totale et pleine solidarité» et son soutien «entier» pour Saâdeddine Merzoug qu’il considère comme «un modèle d’un magistrat indépendant qui obéit uniquement à la loi», au moment où le secteur est dominé par «l’égoïsme, la soumission et la dépendance».
Pour ce Club, toute sanction contre ce «magistrat exemplaire» constitue «une sanction pour l’ensemble des magistrats dévoués à la profession, en défendant les valeurs d’une justice indépendante et libre».
M. S.
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