Le finissant Zeghmati panique et harcèle les responsables du Club des magistrats
Par Nabil D. – Les responsables du Club des magistrats, une organisation indépendante créée en 2016 et qui s’est fait connaître dans le sillage du Mouvement de contestation populaire du 22 Février, ont été convoqués par les juges à la solde du clan de Wassini Bouazza toujours actifs. «J’ai appris d’honorables collègues que nous sommes convoqués au Haut Conseil de la magistrature ce 1er juin», a écrit Saâd-Eddine Marzouk, le président de ce collectif opposé au versatile Syndicat national des magistrats (SNJ).
Le Club, qui compte un millier de membres, s’était distingué en avril dernier par sa décision de boycotter les élections relatives au renouvellement de la moitié des membres du Haut Conseil de la magistrature. Dans un communiqué signé par son porte-parole, le Club, qui milite pour une réelle indépendance de la justice, avait considéré cette opération de renouvellement comme «pliée d’avance», estimant qu’«il n’y a rien à attendre de cette joute électorale qui constitue beaucoup plus une formalité administrative qu’un renouvellement proprement dit de cette haute instance judiciaire». Le boycott était motivé par la «désignation indirecte sous couverture d’une pseudo-élection qui sera assurément remportée par ceux choisis par le ministre de la Justice en fonction» et «l’absence de conditions et de climat de sérénité et de quiétude nécessaires à la réussite d’un tel processus important pour la justice».
Le Club des magistrats entrait ainsi en conflit direct avec Belkacem Zeghmati qui vient d’actionner le Haut Conseil de la magistrature pour «punir» ces magistrats qui refusent de se soumettre à son diktat. Bien que ses jours soient comptés à la tête du ministère de la Justice, le sous-fifre zélé de l’ancien vice-ministre de la Défense tente de faire le maximum de dégâts possibles avant de rejoindre ses acolytes du renseignement intérieur, le général Wassini Bouazza, emprisonné, et le directeur de la justice militaire, le général Amar Boussis, limogé.
Belkacem Zeghmati se retrouve ainsi face à deux organisations de magistrats qui veulent sa tête. En effet, le SNM, présidé par Issad Mabrouk, est monté au créneau pour dénoncer l’ingérence du ministre dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire, après qu’un procureur-adjoint eut été interpellé par les services de sécurité pour des «accusations fallacieuses».
Les magistrats qui ne font pas partie des «fusibles» désignés pour inventer des chefs d’accusation à la carte dans le cadre de règlements de comptes entre clans au pouvoir considèrent que l’indépendance de la justice ne pourrait se concrétiser sans le changement des textes de loi qui ont soumis le juge à l’autorité du ministre de la Justice auquel il doit obéir en toute circonstance.
N. D.
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