Consul insolent, base militaire à Jerada, cyberguerre : Rabat joue avec le feu
Par Karim B. – Les provocations du Makhzen se poursuivent et confirment, par là même, que la sortie insolente du consul du Maroc à Oran est bel et bien préméditée et commanditée à partir de Rabat. Deux faits confortent cette thèse : la construction d’une base militaire au plus près des frontières algériennes et l’attaque cybernétique subie par le ministère de la Santé.
Selon des sources marocaines, le ministère de la Santé n’a pas été piraté par des hackers marocains. «Aucun authentique hacker marocain ne ferait une chose pareille, car les vrais hackers marocains détestent la monarchie et le régime en place», assurent ces sources qui en veulent pour preuve la devise des Anonymous. «Dernièrement, les services secrets marocains ont commis plusieurs bavures, ils savent qu’après le déconfinement il y aura beaucoup de problèmes, ils chercheront donc tout ce qui peut retenir l’attention des Marocains pour ne pas se focaliser sur la grave crise latente qui pointe à l’horizon, il leur faut des ennemis et des affaires», indiquent ces sources.
Autre grave provocation, la décision du régime monarchique de Rabat de construire une base militaire dans la province de Jerada, au plus près des frontières avec l’Algérie. Les autorités marocaines ont beau assurer que ce projet est une question interne au Maroc, des observateurs avertis sont, eux, convaincus que la militarisation de la partie orientale du royaume cible directement le voisin de l’Est et s’inscrit en droite ligne dans les récentes mutations géostratégiques qui ont chambardé les relations internationales en général et maghrébines et arabes en particulier.
La question sahraouie continue d’envenimer les relations entre Alger et Rabat, et le conflit libyen, qui s’enlise d’année en année, a achevé d’enterrer toute possibilité de rapprochement entre les deux capitales. Le Makhzen a tout fait pour saboter les efforts de l’Algérie visant à rétablir la paix en Libye dans le cadre d’un dialogue inclusif. Au lieu de s’inscrire dans les efforts intermaghrébins qui avaient pour finalité d’éloigner les puissances étrangères appâtées par les richesses souterraines libyennes, Rabat s’est lancé dans une concurrence absurde pour, d’un côté, casser l’élan de la diplomatie algérienne qui commençait à réaliser des avancées considérables et, de l’autre, s’arrimer à des pays qui se livrent à une guerre d’intérêts par milices libyennes et mercenaires étrangers interposés.
Dans le même temps, Israël avance à pas de géants dans sa stratégie de proximité avec un certain nombre de monarchies aussi bien dans la Péninsule arabique qu’au Maghreb, dans le cadre du plan de Washington qui s’affaire à redessiner la carte du monde arabe dans une sorte de nouveau Yalta, mais unilatéral cette fois-ci. Le transfert de la capitale de l’entité sioniste à El-Qods, les guerres en Syrie, au Yémen et en Irak, les nouvelles alliances – pas si secrètes – que Tel-Aviv tisse avec Riyad, Abu Dhabi, Manama et Rabat, entre autres, font partie de cette manœuvre à laquelle l’Algérie vient de répondre en incluant un article dans sa nouvelle Constitution qui autorise son armée à intervenir hors des frontières. L’avertissement est clair.
K. B.
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