Le prolongement du confinement partiel va aggraver la crise socioéconomique
Par Mounir Serraï – Les Algériens doivent encore attendre deux semaines pour espérer un déconfinement total. En effet, le gouvernement prolonge les mesures de confinement à domicile pour 44 wilayas.
Le confinement total a été appliqué à 4 wilayas, à savoir Tamanrasset, Illizi, Tindouf et Saïda. Pour 16 wilayas, le confinement à domicile commencera à 17 h et se terminera à 7 h du matin. Il s’agit de Batna, Béjaïa, Blida, Tlemcen, Tiaret, Tizi Ouzou, Alger, Sétif, Sidi Bel-Abbes, Constantine, Annaba, Médéa, Oran, Bordj Bou Arréridj, Tipaza et Aïn Defla.
Dans le reste des wilayas, le confinement commencera à 19 h et se terminera le lendemain à 7 h du matin. Le maintien de ces mesures de confinement jusqu’au 13 juin s’explique par le nombre encore élevé de cas enregistrés quotidiennement. Rien que ces dernières 24 heures, 140 nouveaux cas ont été confirmés et 7 nouveaux décès recensés. C’est dire qu’on est loin du seuil fixé par le Conseil scientifique pour aller vers un déconfinement total.
Le non-respect des mesures barrières semble être le facteur générateur de ces nouvelles contaminations, notamment dans le milieu familial. Mais la manière avec laquelle le gouvernement gère cette crise sanitaire commence à susciter un grand mécontentement, notamment dans le secteur économique. De nombreux commerçants et artisans crient leur détresse et dénoncent une gestion chaotique de la crise qui prolonge ainsi leurs souffrances dans le temps avec le maintien de ces mesures de protection durant trois mois.
Pour beaucoup d’observateurs, le gouvernement a péché par le fait qu’il n’a jamais décrété un vrai confinement qui aurait donc réduit à néant le nombre de contaminations quotidiennement. Une situation qui aurait donc permis un retour à la vie active des Algériens, fortement secoués et pénalisés par ce confinement partiel. Il faut dire que de nombreux travailleurs journaliers se retrouvent durant cette période sans revenu. Et ce ne sont assurément pas les 10 000 DA d’aide de l’Etat débloqués au début de Ramadhan qui sortiraient cette catégorie de travailleurs de leur misère.
Le gouvernement peine ainsi à appliquer l’obligation du port du masque en raison notamment de son incapacité à le rendre disponible à un prix administré, fixé à 40 DA pour celui du grand public. Il faut préciser que l’Algérie observe le plus long confinement, bien que partiel. Et il est clair que le prolongement de ce confinement ne fera qu’aggraver la crise socio-économique déjà très fortement installée.
M. S.
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