Qui a trafiqué la carte du Maghreb au profit du Maroc à la Banque mondiale ?
Par Kamel M. – La Banque mondiale va supprimer toutes les cartes ne comportant pas la frontière entre le Maroc et le Sahara Occidental. L’institution financière mondiale, qui s’est excusée pour cet impair, a expliqué que cela était dû à une erreur qu’elle va donc corriger après que l’ONG Sahara Occidental Resource Watch (WSRW) lui a adressé un courrier, le 27 mai dernier, l’informant qu’elle avait publié des informations sur le potentiel éolien offshore du Maroc, mais y compris le territoire du Sahara Occidental.
La Banque mondiale a répondu dans les quarante-huit qui ont suivi, en informant que «des mesures sont prises pour retirer la carte qui comprend le Sahara Occidental», en s’engageant à répondre aux autres questions soulevées par WSRW, relatives au parc éolien offshore qui viole les eaux maritimes du Sahara Occidental. WSRW, qui s’interroge sur la source de la carte qui a inclus le territoire sahraoui au sein du Maroc, demande à la Banque mondiale de l’informer, par ailleurs, si les données statistiques sur la centrale éolienne en question ont été transmises à l’organisation des Nations unies qui porte une responsabilité particulière sur ce territoire, car aucune puissance administrante ne lui a été désignée.
«Les données statistiques sur le parc éolien offshore ont-elles été partagées avec le Front Polisario, reconnu par l’ONU comme la représentation politique du peuple du Sahara Occidental ?» a encore demandé WSRW, qui veut comprendre pourquoi la Banque mondiale a publié deux cartes différentes, et savoir si l’institution financière internationale peut garantir qu’elle n’investira dans aucun projet au Sahara Occidental et ne facilitera pas de telles actions tant que le conflit n’a pas été réglé, conformément au droit international.
La célérité avec laquelle la Banque mondiale a répondu à la correspondance de Sahara Occidental Resource Watch traduit la sensibilité du problème et le malaise occasionné par cette «erreur» ou cette «manœuvre préméditée» d’une partie quelconque au sein de l’institution dont la direction semble avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire qui sent le coup fourré du Makhzen dont on sait qu’il a fait de leur infiltration le pilier de sa politique étrangère, fondée sur le lobbying et l’intrigue.
K. M.
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