Rapatriement des dépouilles d’Algériens morts du Covid-19 : le grand cafouillage
Par Mohamed K. – Les proches des Algériens décédés du Covid-19 et dont les dépouilles sont toujours bloquées à l’étranger ont été choqués d’apprendre que les rapatriements ne se passent pas comme prévu. Bien que le décret interministériel autorisant cette opération ait été signé il y a quelques jours, beaucoup de familles n’ont pas procédé au transfert des corps vers l’Algérie.
Des victimes de ce cafouillage se sont adressées à Algeriepatriotique pour exprimer leur étonnement et demander à connaître la date d’entrée en vigueur de cette décision. Interrogée suite à cette sollicitation, une source proche du dossier a indiqué que des consulats ont commencé à établir les documents nécessaires dès l’annonce de la signature du décret et la réception d’une note du ministère des Affaires étrangères les instruisant de faciliter les démarches aux familles concernées. D’autres, par contre, attendraient que le décret en question soit publié au Journal officiel.
Les démarches administratives sont effectuées par les pompes funèbres et non par les proches des personnes décédées du coronavirus. Certaines de ces entreprises chargées des obsèques ont non seulement augmenté leurs prix d’une façon éhontée, mais elles semblent ne pas avoir rempli leur mission qui consiste à se rapprocher des consulats pour accélérer le rapatriement d’autant que leurs «clients» attendent depuis près de trois mois que leurs proches décédés reposent enfin en paix auprès des leurs et que leurs familles en Algérie fassent enfin le deuil du parent disparu loin du bercail.
Une ressortissante algérienne résidant à Lyon, en France, a expliqué que son beau-père est décédé du Covid-19 le 21 avril 2020 et que la famille du défunt était «toujours dans l’attente de pouvoir l’enterrer dans sa ville natale, Annaba». «C’était ses dernières volontés et nous aimerions les respecter», a-t-elle confié. «Suite à votre publication, j’ai pris contact avec le consulat de notre ville (Lyon, ndlr) et [ils] m’ont dit qu’ils n’avaient reçu aucune directive des services compétents en Algérie pour mettre en place ces rapatriements», a-t-elle souligné.
Les procédures de rapatriement ont été facilitées dans certaines villes du sud de la France, alors qu’une bureaucratie hypertrophiée a empêché de nombreux concitoyens d’en finir enfin avec ce calvaire qui dure et qui s’ajoute à l’affliction causée par la perte d’un être cher.
M. K.
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