Le groupe parlementaire du FFS «révolté» par la loi de finances complémentaire
Par Mounir Serraï – Le groupe parlementaire du FFS se dit «révolté» par le contenu et la qualité de la loi de finances complémentaire adoptée aujourd’hui par la majorité FLN-RND. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, les parlementaires du plus vieux parti de l’opposition estiment que les lois continuent à être conçues et discutées dans les mêmes conditions antidémocratiques.
«En apparence nous vivons l’avènement d’une Algérie nouvelle que les Algériens continuent de revendiquer patiemment. Mais en réalité, certaines pratiques et décisions rappellent notre passé récent et entament la crédibilité d’un discours officiel qui, jour après jour, devient inaudible», affirme-t-il.
«Comment ne pas être révoltés par le climat de tension et de restriction des libertés qui prévaut dans le pays alors que nous vivons au rythme des arrestations, des incarcérations et des peines de prison ferme pour délit d’opinion ? Comment ne pas être révoltés par la démarche adoptée dans la confection et l’expédition dans une parodie de débat au Parlement de textes de lois devenus instruments de répression ?» s’interrogent les députés de ce parti, qui dénonce les atermoiements des gouvernants sur des sujets importants et la précipitation dans l’organisation du débat.
«Cela démontre en tous les cas l’absence d’une vision économique viable et durable et illustre la faillite d’un système autoritaire, corrompu et incompétent», estiment les parlementaires du FFS qui rejettent la loi de finances complémentaire 2020. Pour eux, «les différentes dispositions prévues par cette loi maintiennent le pays dans une insécurité juridique qui ne cesse de pénaliser l’environnement de l’investissement de notre pays». «Procéder à un énième replâtrage et triturer les lois dans l’urgence et la précipitation ne sauraient contribuer à édifier une économie résiliente», poursuivent-ils.
Ces députés du plus vieux parti de l’opposition exigent la programmation d’un débat général au niveau du Parlement sur la situation du pays au lendemain de cette crise majeure. «C’est l’occasion idoine de faire un état des lieux sans complaisance de l’état du pays. Les Algériennes et les Algériens ont, pour leur part, révélé leur remarquable solidarité, leur capacité d’initiative et, surtout, leur disponibilité à s’engager et à se mettre au service de la collectivité», estiment-ils, considérant que «c’est en grande partie cette prise de conscience et cette organisation au niveau local qui a permis d’éviter le pire».
«Si une volonté politique d’aller vers un changement existe vraiment, il reste à mettre à leur disposition les instruments politiques et sociaux pour édifier la deuxième République sur la base d’un consensus national et populaire», concluent les députés du FFS.
M. S.
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