Le président Trump se réfugie dans un bunker : le cauchemar américain révélé
Par Nabil D. – Soixante-quinze villes américaines sont en ébullition. Les manifestations qui ont suivi la mort d’un «Américain de couleur» sont parmi les plus violentes, reconnaissent les Américains qui veulent la tête du locataire de la Maison-Blanche. Les images montrant des citoyens américains en furie, saccageant et brûlant tout sur le passage démasque, en fait, la grande imposture du «rêve américain».
L’épidémie du Covid-19 est à l’origine de l’effondrement de la fausse idée d’une Amérique puissante et prospère. Le nombre effarant de contaminations et de morts a montré au monde entier à quel point les Etats-Unis sont un géant aux pieds d’argile. La première puissance mondiale a cafouillé devant un virus microscopique et son Président a fait montre d’une ineptie invraisemblable en avançant des thèses farfelues sur les traitements susceptibles d’enrayer la maladie qui a fait plus de 160 000 morts, dont une majorité de Noirs.
Or, c’est cette hécatombe qui s’est abattue sur cette catégorie de citoyens de seconde zone qui a mis le feu aux poudres et la mort d’un des leurs lors d’une interpellation musclée n’est que la conséquence logique d’une crise qui couvait depuis de longues décennies. L’Amérique de 2020 n’est en rien différente de celle de l’époque de Martin Luther King. Le racisme y est ancré et les «Blacks» continuent de subir les affres d’une ségrégation sournoise mais tout aussi abjecte que celle qui a donné naissance au Ku Klux Klan par le passé.
Donald Trump a dû se réfugier dans un bunker pour, justifient ses conseillers, «parer à toute attaque terroriste». Piètre argument qui cache mal le désarroi des décideurs face à un tsunami qui transformera la société américaine d’une façon radicale, estiment de nombreux observateurs. La crise sanitaire mondiale a, en effet, révélé au grand jour le grand bluff de Washington qui a paru d’une faiblesse incommensurable face aux géants chinois et russe.
Les Américains ont compris que leur pays n’est ni une superpuissance militaire ni, encore moins, une force économique. La chute drastique des cours du pétrole suite à une guerre des prix entre la Russie et l’Arabie Saoudite, à laquelle les Etats-Unis n’ont pas été associés, a démontré à la communauté internationale que l’Oncle Sam n’est qu’un ballon de baudruche et que la moindre secousse le rend vulnérable. Les émeutes qui s’étendent sur une bonne partie du pays continent et qui s’élargissent de jour en jour feront-elles tomber Donald Trump uniquement ou changeront-elles le visage de l’hégémonique Amérique et, du même coup, redessineront-elles une nouvelle carte du monde soumis au diktat de Washington depuis 1945 ?
Rien ne sera plus comme avant, aussi bien aux Etats-Unis où des dizaines de millions de citoyens sont las de l’emprise d’une poignée de richissimes familles dominantes qui font et défont la politique du pays, provoquant des guerres et empêchant tout changement de système pour sauvegarder leurs gros intérêts.
Les manifestants pourront-ils imposer une réelle réforme du régime aux Etats-Unis ou le système se régénérera-t-il au nom du sempiternel refrain de la «démocratie» ?
N. D.
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