Le consul maintenu, le FLN infiltré : l’Algérie a-t-elle ployé face au Makhzen ?
Par Mohamed K. – Y a-t-il une intention d’enterrer la hache de guerre et de tourner la page du consul du Maroc en remisant aux oubliettes la grave insulte qu’il a proférée à l’encontre du pays hôte en pleine rue d’Oran ? La vive réaction du ministère des Affaires étrangères au lendemain de la déclaration du représentant marocain qui a traité l’Algérie de «pays ennemi» laissait présager une fermeté des autorités algériennes à l’égard du turbulent voisin de l’Ouest à qui il semblait avoir été demandé de rappeler son consul faute de quoi il serait expulsé manu militari.
Le Maroc a affrété trois vols ce samedi pour rapatrier quelque quatre cents Marocains qui étaient bloqués en Algérie. Des sources généralement bien informées n’avaient pas exclu que le consul du Maroc fasse partie des passagers. Ces sources s’appuyaient sur le fait que le maintien du consul jusqu’à hier était justifié par la crise sanitaire mondiale et la fermeture des frontières aériennes qui en ont découlé. «Encore que cette justification est bancale puisque le Maroc aurait pu ou dû consacrer un vol spécial pour rapatrier son consul vu le risque que son maintien faisait peser sur les relations entre les deux pays et éviter ainsi une escalade et une complication de la crise latente entre Alger et Rabat», estiment ces sources.
L’Algérie a-t-elle décidé de calmer le jeu encore une fois, devant un voisin récalcitrant qui ne tardera pas à refaire encore des siennes ? «Ce n’est pas la première fois que le régime monarchique de Rabat s’adonne à de telles pratiques qui détruisent tout espoir de voir le Grand Maghreb se construire enfin», relèvent nos sources qui ne s’expliquent pas cette «permissivité» d’Alger qui «ne fait qu’encourager le Makhzen à persévérer dans son attitude puérile».
Non seulement le dossier du consul du Maroc à Oran semble avoir été refermé, mais la cooptation scandaleuse d’un nouveau secrétaire général à la tête du parti historique du Front de libération nationale a eu l’effet d’un séisme dans le pays. Le successeur de Mohamed Djemaï est, en effet, marié à une ressortissante marocaine qu’il a dû croiser lorsqu’il était étudiant en droit à l’université Mohamed-V de Rabat et sa fille est l’épouse d’un officier de l’armée marocaine. Cette aberration a soulevé un tollé général sur les réseaux sociaux mais également au sein des institutions de l’Etat qui ne comprennent pas comment une telle énormité a pu se produire.
Au lieu donc d’expulser le consul du Maroc à Oran, c’est un cheval de Troie que l’Algérie vient d’introduire au cœur même de son symbole le plus fort, le FLN. Ultime insulte aux martyrs.
M. K.
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