Le soulèvement post-Covid-19 aux Etats-Unis se propage dans le monde
Par Nabil D. – Les émeutes qui ont éclaté aux Etats-Unis suite à une bavure policière dont a été victime un citoyen américain de couleur sont en train de traverser la frontière de la première puissance mondiale pour se propager à travers de nombreux autres pays, en Europe notamment.
En France, l’affaire de la mort d’un jeune Français d’origine africaine suite à une intervention policière il y a plusieurs années est remontée à la surface à la faveur des manifestations violentes qui se poursuivent dans au moins soixante-quinze villes américaines. Un rassemblement devant un tribunal à Paris s’est soldé par des affrontements entre des manifestants et la police. A Athènes, en Grèce, l’ambassade des Etats-Unis a été la cible d’attaques de la part de manifestants en colère.
Certains évoquent un «Printemps américain» similaire au «Printemps arabe» de 2011, tandis que d’autres n’hésitent pas à comparer les événements qui ont lieu aux Etats-Unis avec le renversement du régime de Hosni Moubarak en Egypte, en laissant entendre que la chute de Donald Trump serait imminente face aux coups de boutoir qu’il reçoit de toute part. En effet, lâché par la police dont les rangs sont divisés, des policiers s’étant ralliés au mouvement de contestation, le locataire de la Maison-Blanche vient de se voir opposer une fin de non-recevoir de son ministre de la Défense qui refuse de mêler l’armée à cette crise interne.
Des slogans similaires à ceux du Hirak en Algérie ont même été scandés, dont notamment celui qui appelle l’ensemble des dirigeants politiques à se retirer, «remove them all», équivalent de la devise du mouvement populaire pacifique algérien «yetnahaw gaâ». Cette similitude fait dire à des observateurs qu’«en définitive, le fait que les Etats-Unis soient la locomotive de l’économie mondiale et que le rêve américain ait été longtemps chanté comme une ode à la prospérité, au confort social et à la belle vie, n’ont pas empêché des millions de citoyens américains de sortir dans la rue pour exprimer leur désir d’un changement radical du régime politique qualifié de policier, de répressif et d’injuste».
Assistons-nous à la fin du capitalisme sauvage et de la mondialisation effrénée imposée par une poignée de firmes américaines hégémoniques faiseuses de présidents et qui dictent leurs lois à l’ensemble de la communauté internationale ou n’est-ce qu’une énième révolte qui finira, comme toutes les précédentes, par s’éteindre sans qu’elle ait changé quoi que ce soit ?
N. D.
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