Un prêtre à Berlin met l’église à la disposition des musulmans pour y prier
Par Mohamed K. – Merveilleux exemple de tolérance et de cohabitation pacifique que celui donné par le prêtre d’une église située dans un quartier populaire de Berlin, en Allemagne. Ce dernier a ouvert la paroisse luthérienne aux musulmans pour qu’ils puissent y accomplir leurs prières, la mosquée du quartier étant trop exiguë pour pouvoir accueillir les fidèles dans le respect des règles sanitaires liées à l’épidémie du Covid-19.
Au lieu du son des cloches, c’est la voix d’un imam qui a retenti à l’église Sainte-Martha pour appeler à la prière. L’imam, qui s’est exprimé au micro de la chaîne française France 3, a déclaré : «L’Eglise a vu que les musulmans souffraient et elle nous a demandé : est-ce que vous avez besoin d’un endroit pour prier ? Ils ont proposé leur église pour qu’on puisse faire la prière du vendredi. C’est un formidable signe de solidarité dans une période comme celle-ci.» «Je me sens dans la maison de Dieu», a confié Mohamed Taha Sabry.
Les bancs de la paroisse ont été déplacés et un drap a été tiré pour masquer les figures chrétiennes, a rapporté France 3. Monika Mathias, pasteur, a, quant à elle, affirmé que cette initiative «est très enrichissante». «C’est une bénédiction, c’est touchant d’entendre ici l’appel à la prière», a-t-elle dit, en ajoutant qu’elle-même a pris part à la prière et a prononcé un sermon en allemand.
L’imam a assuré qu’une majorité de musulmans a accepté de faire la prière dans cet espace qui leur a été dédié provisoirement. Un fidèle a fait part de son sentiment d’avoir fait la prière dans un lieu de culte chrétien : «D’abord, quand on rentre dans une église, on ressent un sentiment étrange parce qu’on voit l’orgue, les gravures, c’est très différent d’une mosquée mais, très vite, on oublie tous les détails.» Un autre musulman qui n’a pas hésité à effectuer sa prière dans cette église a trouvé l’expérience «fantastique». «Il n’y a pas de différence entre une église et une mosquée, ça fait la même impression», a-t-il dit.
Cette expérience, qui nous rappelle aux bons souvenirs de la tolérance entre les religieux et du rôle salutaire joué par l’Emir Abdelkader qui a sauvé des milliers d’âmes chrétiennes en Syrie au XIXe siècle, a ouvert la voie à un «partenariat sur le long terme» entre l’église et la mosquée. Un exemple à suivre.
M. K.
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