Air Algérie : les pertes pourraient atteindre 89 milliards de dinars d’ici fin 2020
Le porte-parole de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, Amine Andaloussi, a indiqué à l’APS que la suppression du trafic aérien, conséquence directe de la pandémie du Covid-19 dans le monde, pourrait engendrer des pertes qui peuvent atteindre le montant de 89 milliards de dinars d’ici à la fin de l’année.
«On ne peut pas avancer de date pour la reprise du trafic aérien des voyageurs. La décision d’ouvrir l’espace aérien est une prérogative du président de la République. Cependant, même si on décide de reprendre cette activité, on va le faire à hauteur de 30% de notre programme habituel, et on ne peut excéder les 40% d’ici à la fin 2020», soulignant qu’avec un tel «scénario de reprise d’activité les pertes de la compagnie pourraient atteindre 89 milliards de dinars d’ici à la fin de l’année».
Depuis la suspension du trafic aérien le 18 mars, exception faite pour les vols cargo et pour les opérations de rapatriement, quelque 17 620 vols d’Air Algérie ont été annulés, que ce soit pour les lignes intérieures ou extérieures, a-t-il précisé.
La compagnie, qui a rapatrié plus de 8 000 Algériens bloqués à l’étranger depuis la suspension du trafic aérien et maritime, compte organiser d’autres vols de rapatriement avant la fin de la semaine, a-t-il fait savoir. Mais même en cas de reprise d’activité, les passagers avec billetterie en seront les principaux bénéficiaires, selon le porte-parole d’Air Algérie qui prévoit, «faible engouement» sur les vols du fait des craintes de la pandémie.
Selon lui, les experts estiment que tout ce qu’ont subi les compagnies aériennes mondiales jusqu’à présent n’est qu’un premier choc. «Ces compagnies vont subir un deuxième choc, qui sera plus dur, celui de la faiblesse des flux des passagers après la reprise», a-t-il expliqué.
Andaloussi a précisé que la trésorerie d’Air Algérie s’élève actuellement à 65 milliards de dinars. «Nous avons encore 65 milliards de dinars de trésorerie. Et en dépit de la crise, nous avons des charges incompressibles que nous devons honorer, à savoir la maintenance des avions, la location des sièges, les charges des fournisseurs et prestataires et évidemment les salaires.»
R. E.
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