Le bruit court que le ministre des Affaires étrangères remplacerait Djerad
Par Mohamed K. – Le remaniement du gouvernement annoncé plusieurs fois serait imminent. Le bruit court, en effet, que le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, dirigerait un nouveau gouvernement qui ne compterait pas autant de portefeuilles que l’actuel.
Selon des indiscrétions qui demeurent au stade de la supputation, l’actuel wali d’Alger serait nommé à la tête du ministère de l’Intérieur, tandis que les secrétariats d’Etat pléthoriques seraient supprimés. Seuls quatre ministères délégués seront maintenus au sein d’un Exécutif réduit pour plus d’efficacité. Huit ministres seraient sur la sellette, ajoutent ces sources.
A l’origine de cette information, la délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères à Nouakchott. D’aucuns s’interrogent sur l’éclipse du Premier ministre qui, il faut le dire, ne s’est manifesté que très rarement, laissant le champ libre aux ministres du Commerce et de la Santé qui ont occupé la scène depuis la nomination du gouvernement au lendemain de l’investiture d’Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019 et la survenance de l’épidémie du Covid-19.
Abdelaziz Djerad a fait de rares apparitions durant la crise sanitaire, en effectuant une visite à l’hôpital de Blida, foyer de l’épidémie, et quelques sorties sans grande importance. Discret, le Premier ministre semble préférer le travail aux feux de la rampe. Mais cette absence du chef de l’Exécutif est interprétée comme un manque d’ardeur dans ce contexte de crise multidimensionnelle qui nécessite une présence de tous les jours du Premier ministre.
L’absence d’Abdelaziz Djerad est palliée par la médiatisation à outrance de la moindre décision du président de la République, relayée par tous les médias publics et parapublics, écrits et audiovisuels, dans une symphonie réglée au millimètre. Ce qui fait dire aux analystes qu’«on est en plein dans la continuité du système hyper-présidentiel hérité du règne d’Abdelaziz Bouteflika». La récente désignation de quatorze sénateurs du tiers présidentiel par Abdelmadjid Tebboune confirme cette tendance, selon ces analystes qui expliquent néanmoins que le chef de l’Etat est obligé de se conformer à la Constitution en vigueur tant que la nouvelle Loi fondamentale n’est pas adoptée.
Sabri Boukadoum avait été nommé Premier ministre par intérim après la démission du gouvernement Bedoui. La désignation d’Abdelaziz Djerad avait été accueillie avec satisfaction par de nombreux observateurs, malgré le contexte politique difficile marqué par le rejet de la présidentielle du 12 décembre, imposée par l’ancien chef d’état-major de l’armée et rejetée par les millions d’Algériens qui manifestaient jusqu’à la survenance de la crise sanitaire. Les semaines à venir risquent d’être agitées, le Hirak étant sur le point de reprendre ses manifestations et la situation économique et sociale désastreuse n’augurant rien de bon.
Quel que soit le Premier ministre qui dirigera le prochain gouvernement, sa tâche s’annonce inabordable.
M. K.
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