Un nouveau rapport norvégien dénonce la torture dans les prisons marocaines
Le Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental vient de rendre public un nouveau rapport dans lequel il dévoile la torture et les pratiques inhumaines dans les prisons marocaines à l’encontre des étudiants sahraouis, détenus pour leur engagement en faveur de l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
En association avec l’Union nationale des étudiants norvégiens, le Comité a recueilli les témoignages vivants de quatre jeunes étudiants sahraouis qui «racontent leurs histoires dans les prisons marocaines», lit-on sur le site de l’APS.
«Ils nous ramènent à la période où ils ont commencé à s’impliquer dans la lutte contre l’occupant quand ils étaient enfants et adolescents, jusqu’au jour où leurs campagnes étudiantes dans les universités marocaines les ont conduit à l’arrestation, la torture, les aveux forcés et les peines de prisons dans des conditions horribles», a expliqué le Comité norvégien dans ledit rapport.
«A Aït Melloul, célèbre prison au Maroc où se trouvent des prisonniers politiques sahraouis, le silence vous terrifie et ne rompt qu’avec les cris des prisonniers lorsqu’ils sont torturés», a souligné la même source.
Dans une décision récente publiée par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, le Groupe demande la libération de ces étudiants. Cette décision soutient que l’arrestation et la détention de ces étudiants militants sahraouis étaient et sont arbitraires, en concluant que «leurs droits humains fondamentaux avaient été violés» et évoquant «l’activisme des étudiants et leur défense en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui». Et de renchérir : «cela constitue une discrimination raciale !».
Dans le rapport, le Comité est revenu sur le parcours de Brahim Mouyssaih, étudiant sahraoui qui a écopé d’une peine de prison pour son engagement en faveur de l’indépendance du Sahara Occidental.
«Brahim et ses compagnons avaient été contraints de signer des protocoles d’interrogatoire qu’ils n’avaient jamais lu. «L’officier m’a regardé et m’a dit : j’écrirai ce que mon esprit me dit d’écrire, et vous serez obligés de le signer…(…) Les policiers m’ont forcés à descendre au sol et ont commencé à m’insulter, ma famille et mes parents. Ils ont commencé à essayer d’enlever mon pantalon, menaçant de me faire asseoir sur un objet pointu. Ils me traînaient le visage et me giflaient. Ils m’ont frappé avec un long bâton en métal sur mes cuisses. Je ne peux pas compter combien de fois j’ai été giflé et frappé», a témoigné Brahim.
Le groupe d’étudiants activistes est composé de certains dirigeants des organisations étudiantes sahraouies dans les villes marocaines d’Agadir et de Marrakech. A ce jour, cinq étudiants sont toujours en prison, condamnés à une peine allant jusqu’à 12 ans de prison. Certains de ces étudiants ont été libérés en 2019, après avoir passé plus trois ans en prison.
«La répression de l’activisme étudiant est le signe d’une société démocratique faible. Nous soutenons les étudiants internationaux et les étudiants sahraouis qui mènent une bataille légitime pour leurs droits», a affirmé Stian Skarheim Magelssen, un responsable de la National Student Union en Norvège, précisant que «la démocratie étudiante est un droit légal dans presque tous les pays. En Europe, il est presque impossible d’imaginer être puni pour s’être impliqué dans la politique ou simplement pour exprimer une opinion. Chaque étudiant dans le monde mérite ce droit.
Ce constat et position sont partagés et défendus par Tone Sorfonn Moe, militante et membre du Comité norvégien de soutien au Sahara Occidental.
R. I.
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