Ces pays qui veulent éjecter l’Algérie de la présidence du Commissariat à la paix
Par Nabil D. – Le Nigeria fait le forcing au sein de l’Union africaine pour éjecter l’Algérie de la présidence du Commissariat à la paix et la sécurité. «Depuis la création du poste de commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, il est occupé par un Algérien, mais maintenant, il y a un accord quasi unanime sur le fait que le travail, avec des responsabilités élargies, devrait être confié à une autre puissance africaine : le Nigeria», écrit Africa Intelligence.
Selon le média panafricain, les Etats membres de l’Union africaine «sont parvenus à un quasi-consensus sur le fait que le portefeuille élargi ne devrait pas revenir à l’Algérie ou à un autre pays du Maghreb». «Après deux mandats de trois ans, Smaïl Chergui sera très probablement le dernier Algérien à le conserver», croit savoir Africa Intelligence qui ne cite pas de sources mais qui lie ce probable changement à «l’étendue des conflits» en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) estimant que «c’est maintenant son tour» de diriger le Commissariat à la paix et à la sécurité.
Le Nigeria est en pole position, indique le site anglophone, qui révèle que des discussions à ce sujet ont eu lieu entre les quinze Etats membres de la CEDEAO. «A lui seul, le Nigeria représente plus de la moitié de l’économie de l’ensemble de la CEDEAO, est son principal contributeur financier et héberge son siège à Abuja», note Africa Intelligence, en rappelant que ce pays n’a pas réussi à imposer son candidat au poste en 2017 face à Smaïl Chergui. Toujours selon Africa Intelligence, le Nigeria proposerait son ancien ambassadeur en Ethiopie, Bankole Adeoye, qui a notamment travaillé longtemps au sein du Nepad, ou l’actuel conseiller du président nigérian pour les questions de paix et de sécurité, Mustapha Hadiza.
L’Afrique du Nord compte deux sièges au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe trois, tandis que quatre sièges reviennent à l’Afrique de l’Ouest.
Le CPS est donc constitué de quinze membres élus par le Conseil exécutif et sont confirmés par la Conférence de l’Union africaine lors de ses sessions ordinaires. Pour la continuité, cinq membres sont élus pour un mandat de trois ans et dix pour un mandat de deux ans. Bien qu’il n’y ait pas de membres permanents, le Protocole relatif au CPS n’empêche aucun Etat membre de se présenter pour une réélection immédiate.
L’Algérie est avertie. Le poste de commissaire risque de lui filer entre les doigts dans quelques mois.
N. D.
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