Tentative de reprise du Hirak : des arrestations de manifestants dans plusieurs villes du pays
Par Mounir Serraï – Les tentatives de reprise des traditionnelles marches populaires du vendredi pour le changement radical du système ont été avortées. Au nombre réduit des manifestants mobilisés, en raison de l’absence d’un consensus sur la reprise des marches en cette conjoncture sanitaire toujours critique, les manifestants ont été vite neutralisés par les services de sécurité dans plusieurs villes du pays.
C’est le cas de Annaba où une dizaine de militants ayant tenté de marcher au centre-ville ont été interpellés par la police. Même constat à Constantine où également une vingtaine de personnes ayant tenté de marcher ont été rapidement dispersées. Certains d’entre eux ont été même arrêtés. A Bouira également, la marche a été empêchée et plusieurs manifestants ont été arrêtés. A Béjaïa, la tentative d’empêcher la marche a tourné à l’émeute.
Ainsi donc, la reprise du Hirak dans cette période, déconseillée par de nombreux acteurs politiques et activistes, n’ont pas vraiment eu lieu. La seule marche qui a mobilisé un peu, c’est celle de Béjaïa, mais qui s’est terminée par des scènes de violence. Il faut rappeler dans ce sillage les appels d’ONG à ne pas céder aux sons des sirènes et à patienter afin de rester unis dans l’action.
Le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, lance un appel «au calme et à la vigilance», lui qui a déjà demandé aux gens de ne pas marcher aujourd’hui. «Aujourd’hui 19 juin 2020, quelques manifestants ont tenté d’organiser des marches dans quelques wilayas, les forces de police ont procédé à des dizaines d’interpellations. A Béjaïa, les forces de police ont eu recours à l’utilisation de bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser la marche, des émeutes ont éclaté au niveau du centre-ville.
Malgré ses appels incessants à la clairvoyance et au sens de la responsabilité, la LADDH a eu déjà l’occasion d’alerter sur les risques d’embrasement suite à la campagne de la répression qui s’est abattue sur le Hirak pacifique et ses militants depuis le début du confinement en profitant de la trêve sanitaire décrétée par le Hirak de manière unanime, volontaire et unilatérale», souligne Saïd Salhi qui appelle dans ce sillage «les autorités à la libération de l’ensemble des militants arrêtés aujourd’hui à l’échelle nationale et la libération de l’ensemble des détenus d’opinion et l’ouverture du champs politique et médiatique».
M. S.
Comment (24)