Des Marocains manifestent sur la plage de Saidia et veulent entrer en Algérie
Par Nabil D. – Des ressortissants marocains manifestent sur la plage de Saidia et veulent entrer en Algérie pour, disent-ils, fuir l’injustice dont ils sont victimes dans leur pays. Ces Marocains semblent ne pas avoir d’autre choix que de demander le refuge en Algérie où un grand nombre de leurs concitoyens émigrent pour y travailler dans des conditions de loin meilleures que celles qu’ils vivent chez eux.
Ce n’est pas la première fois que des citoyens marocains et tunisiens demandent à entrer en Algérie où ils croient pouvoir mener une vie décente et s’épargner les brimades de leurs autorités. Les habitants des régions frontalières de ces deux pays se plaignent d’être abandonnés par le pouvoir central. Une situation de pauvreté et de précarité aggravée par la crise sanitaire mondiale qui a affecté les économies de tous les Etats de la région.
Le Maroc a affrété trois vols pour rapatrier quelque trois cents ressortissants marocains qui étaient bloqués en Algérie, après qu’un certain nombre d’entre eux eurent manifesté devant le consulat du Maroc à Oran pour exiger d’être pris en charge par Rabat.
En dépit de la crise politique et économique qui secoue l’Algérie depuis le déclenchement du mouvement de contestation populaire pacifique et la chute vertigineuse des cours des hydrocarbures, l’Algérie n’en continue pas moins d’être perçue comme un havre de paix par de nombreux Marocains des régions de l’est du royaume. Malgré la fermeture des frontières terrestres depuis 1994, des produits fabriqués en Algérie, notamment des denrées alimentaires et du carburant, inondent les marchés d’Oujda et d’autres villes de l’Est marocain, à travers une activité de contrebande sévèrement réduite, cependant, ces dernières années, suite au renforcement des contrôles et de la surveillance à nos frontières ouest.
Le désir de ces Marocains de se rendre en Algérie dévoile la situation difficile dans laquelle se trouve le Maroc, touché de plein fouet par les conséquences économiques de la pandémie du Covid-19. Une de ces conséquences les plus évidentes est la suspension de l’activité de la filiale marocaine du constructeur automobile français Renault, sans compter les effets catastrophiques sur le secteur du tourisme.
N. D.
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