Comment un officier de l’ANP a réussi à calmer les citoyens à Tinzaouatine
Par Kamel M. – Un officier de l’Armée nationale populaire s’est adressé directement aux citoyens à Tinzaouatine où des heurts se sont produits ces derniers jours suite à l’installation d’un grillage le long de la frontière avec le Mali. L’officier a échangé avec les notables de la ville et des citoyens lambda qui lui ont fait part de leurs préoccupations et des raisons qui les ont poussés à manifester contre la mesure prise par l’armée et qui semble avoir gêné certains intérêts sur place.
Dans le feu de la discussion, l’officier de l’armée, coiffé d’un béret vert, a pris note des revendications des populations locales et a promis que le grillage érigé sur plusieurs kilomètres serait remplacé par un mur et qu’un point de contrôle permettrait aux habitants voulant se rendre au Nord-Mali et aux Maliens voulant entrer en Algérie, de façon légale dans le cadre des échanges familiaux, de traverser la frontière librement après vérification de leur identité.
A un jeune citoyen qui insistait auprès de lui pour démonter carrément le barrage en arguant qu’aucune raison ne justifiait sa mise en place, l’officier lui a répondu sur un ton calme : «Vous semblez ignorer qu’il existe un grand risque terroriste.» Au citoyen qui lui rétorquait que «le terrorisme n’existe pas à Tinzaouatine», l’officier de l’ANP a répliqué : «Qui a tenté d’attaquer l’armée avec un camion piégé à Timiaouine [le 10 février 2020], alors ?» en soulignant que la fermeture hermétique de la frontière était rendue indispensable pour éviter l’infiltration de terroristes à partir du Mali en ces temps de troubles dans la région.
La ville de Tinzaouatine a été secouée par des troubles qui ont duré plusieurs jours. Des heurts avec les forces de sécurité dont des images ont été diffusées à grande échelle sur les réseaux sociaux pour tenter d’envenimer la situation et lier les manifestations au mouvement de contestation populaire pacifique dans l’espoir de pousser les autres régions du pays à se révolter. L’officier a précisé, pour éviter toute équivoque, que «l’armée gère la situation sécuritaire uniquement» et que les autres questions «doivent être soumises aux autorités politiques représentées par le wali».
K. M.
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