Ce qu’il s’est passé avant le désistement par Samir Chaabna du poste de ministre
Par Mohamed K. – Jusqu’à avant-hier [lundi], l’ancien correspondant de l’ENTV à Marseille, nommé ministre avant qu’il annonce son «retrait» à un site électronique connu pour sa proximité avec le régime Bouteflika, n’était pas encore fixé sur son «choix». Appelé à renforcer le gouvernement Djerad en remplacement du diplomate Rachid Beladhane, connu pourtant pour sa compétence et étant mieux placé que le député pour défendre les intérêts de notre communauté nationale à l’étranger, il a fini par trancher ce mardi.
Samir Chaabna a choisi la nationalité française à la fonction de ministre en Algérie, a-t-on appris de sources informées. Le concerné a été informé qu’il devait abandonner sa nationalité française pour pouvoir être admis au sein du gouvernement, mais il a décliné l’offre pour garder son passeport rouge et les nombreux avantages qu’il lui confère. C’est pour camoufler cette décision que le site en question, qui a annoncé cette décision en «exclusivité» et avec empressement, clairement à la demande du ministre démissionnaire avant même de prendre ses fonctions, s’est perdu dans une présentation élogieuse et emphatique du personnage, décrit comme celui qui a «de tout temps défendu les Algériens à l’étranger». Le site a poussé l’outrecuidance jusqu’à affirmer que si Chaabna a décidé de ne pas garder le poste qui lui a été proposé, c’est pour mieux servir notre communauté au Parlement.
Dès lors, se pose la question de savoir comment ce binational a pu occuper un siège à l’Assemblée populaire nationale alors que la Constitution, triturée par Bouteflika, interdit aux candidats détenteurs d’une double nationalité de briguer la députation. Samir Chaabna est-il passé entre les mailles du filet de l’enquête d’habilitation, pourtant très stricte ? A-t-il bénéficié d’un [indu] privilège que lui aurait accordé l’ancien cercle présidentiel ? A-t-il demandé et obtenu la nationalité française alors qu’il était déjà député ?
Nos sources précisent, enfin, que ce que le site en question considère être un «service» rendu à la diaspora algérienne à travers une émission que Samir Chaabna produisait pour le compte de la Télévision publique algérienne n’est autre qu’un business lucratif, en ce sens que le réalisateur du programme en question était rémunéré avec l’argent du contribuable.
M. K.
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