Le journaliste à l’AFP Amer Ouali : «Le cas Chaabna doit rester individuel !»
Par Kamel M. – Notre confrère de l’agence de presse française AFP, Amer Ouali, a publié une réaction fort à propos suite à l’affaire de Samir Chaabna, nommé ministre avant de préférer la nationalité française à «l’appel du devoir» dans son pays d’origine. Amer Ouali a, en effet, estimé dans un texte posté sur sa page Facebook, intitulé «Parole de binational», qu’«il y a désormais une affaire Samir Chaabna qui ne peut être réduite à une simple péripétie de la vie politique». Une affaire qui, craint-il, «risque de jeter un énorme doute sur la loyauté des centaines de milliers de binationaux qui ont l’Algérie chevillée à l’âme, en plus des compétences scientifiques notamment qu’ils sont toujours prêts à mettre au service du pays de naissance».
Rappelant le parcours d’un Samir Chaabna qui «ne peut pas en être considéré comme un illustre représentant» des Algériens détenteurs d’une double nationalité, Amer Ouali précise que ce dernier doit sa «notoriété qui n’a jamais dépassé le cadre de la communauté algérienne» à «la seule influence de la télévision» et son siège de député à Abdallah Zekri, un vieux loup des réseaux communautaires, excellent client des médias français en tant que président de l’Observatoire contre l’islamophobie». «Chaabna doit donc tout à l’Algérie», argue-t-il.
Le journaliste trouve le fait que la fiche d’habilitation du député ne mentionne pas sa double nationalité «inquiétant». Pis, «qu’elle y soit mentionnée et qu’on l’ait quand même nommé au mépris de la Constitution est tout simplement hallucinant», note-t-il, en soulignant que «son affaire démontre le caractère absurde de l’article 51 de la Constitution qui écarte les binationaux des fonctions supérieures». Si Samir Chaabna, qui, insiste-t-il, «doit tout à son pays d’origine», a fait le choix de conserver la nationalité française et non un portefeuille de ministre, «cela peut interpeller en Algérie où la double nationalité est un sujet de crispation». «Mais son affaire doit rester un cas individuel qui ne saurait éclabousser personne d’autre de sa boue», conclut notre confrère de l’AFP.
K. M.
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