Un universitaire de Biskra alerte : «Les malades du Covid-19 meurent d’asphyxie à l’hôpital»
Par Mounir Serraï – Le sociologue Charfeddine Choukri lance un cri d’alerte quant aux décès du coronavirus dans la wilaya de Biskra. Dans une vidéo de 34 minutes postée sur les réseaux sociaux, cet universitaire affirme que «les malades du Covid-19 meurent d’asphyxie à l’hôpital».
«Certains me disent «de quoi vous vous mêlez. Vous n’êtes pas médecin. Etrange ! Non !» s’exclame l’auteur de cette vidéo qui détaille la situation sanitaire catastrophique dans la wilaya de Biskra. «Quand je vois une personne en danger non assistée, je dois parler. C’est mon rôle», lance-t-il, non sans exprimer sa colère.
«La médecine aujourd’hui à Biskra, représentée par la Direction de la santé, est en train de commettre un génocide envers nos malades, envers nos patients atteints de corona. Hakim-Saâdane (hôpital) est devenu un ghetto où périssent les malades. Nous saluons le corps médical qui tente, vaille que vaille, de sauver des vies humaines dont certains ont même été atteints du Corona et se trouvent, eux aussi, malades et confinés», expliquent cet universitaire qui dénonce l’absence de moyens matériels permettant de lutter correctement contre cette maladie qui fauche tous les jours des vies humaines.
«Les malades meurent d’asphyxie mais aussi de soif. Car, à l’hôpital, il n’y a même pas de frigo. Le seul frigo disponible dans cet hôpital se trouve dans le service de diabétologie, et il est petit. En plus, avec le nombre important de malades du corona, il est impossible de mettre toutes les bouteilles d’eau dans ce service», dénonce cet universitaire. A cela s’ajoute l’absence de climatisation dans une structure hospitalière située dans l’une des régions les plus chaudes du monde. «Dans l’hôpital Hakim-Saâdane, les malades meurent déshydratés, pourtant l’Etat garantit pour chaque malade une bouteille d’eau au déjeuner et une autre au dîner et rien n’empêche les responsables de rajouter en cette période de grandes chaleurs des bouteilles afin que les patients puissent étancher leur soif», poursuit-il, assurant qu’il n’y a pas d’eau dans les sanitaires de l’hôpital.
Il fait état de l’absence d’assistance médicale la nuit. «Souvent, on trouve les malades morts au matin», précise-t-il.
Imputant en partie la responsabilité sur l’inconscience des citoyens qui ne respectent pas les mesures barrières et qui organisent en pleine pandémie des fêtes de mariages sans la moindre précaution, le sociologue estime qu’«on est en état de guerre». «Soit nous allons vaincre cette maladie et nous réussissons tous, soit nous allons périr tous», avertit-il pour illustrer la gravité de la situation.
M. S.
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