Rapatriement des crânes la veille du 5 Juillet : l’extrême-droite française enrage
Par Abdelkader S. – A la veille de la Fête de l’indépendance et au lendemain du rapatriement des restes mortuaires des résistants algériens qui étaient entreposés dans un musée à Paris, l’extrême-droite française fulmine et exprime sa rage jamais éteinte depuis 1962. C’est sous la forme d’un hommage à des criminels de guerre que les nostalgiques de l’Algérie française ont extériorisé leur frustration refoulée.
«Le 5 juillet est un bien triste anniversaire. Un anniversaire que nos médias ne signaleront même pas et qui est pourtant d’une importance considérable si l’on veut comprendre la situation actuelle de notre pays. Cet anniversaire, c’est celui de l’indépendance de l’Algérie», lit-on dans un média ultranationaliste qui se définit comme «identitaire» et qui appelle à la «remigration», comprendre l’expulsion de tous les citoyens résidant en France qui ne soient pas de race blanche.
«La fin de 132 ans de présence française en Algérie, mais aussi la fin de notre autosuffisance énergétique et, qu’on le veuille ou non, le début de l’invasion afro-maghrébine que nous subissons depuis plus d’un demi-siècle», se plaignent encore ces extrémistes de droite qui en appellent à la «gloire» d’un lieutenant des régiments parachutistes criminels qui espérait que «le jour où les fells (les combattants de l’ALN, ndlr) entreront à Alger», il trouverait «trois compagnons pour garder les faces du monument aux morts et tomber en tirant une dernière salve de PM (pistolet mitrailleur, ndlr)».
Et de rappeler fièrement le passage à l’OAS de ce militaire enrôlé à l’âge de 17 ans, «quand la fièvre [commençait] à empêcher de dormir les défenseurs de l’Algérie française». «Je viens de rejoindre la clandestinité. Les formes traditionnelles de notre combat ne me paraissent plus adaptées à l’action à mener pour sauvegarder l’Algérie française. Tenez-vous prêts à agir. La légalité est dépassée», avait clamé celui qui dirigera le «Commando Delta», auteur d’attentats terroristes dans une Algérie qui se préparait à couronner 132 ans de résistance et sept ans de guerre par une victoire retentissante.
Ces nostalgiques de l’Algérie française décrivent l’indépendance de l’Algérie comme une «horreur». Le rapatriement des crânes de nos martyrs, la veille du 5 Juillet, a réveillé chez eux un passé douloureux qui continue de les ronger de l’intérieur, incapables qu’ils sont d’envisager la relation entre l’Algérie et la France autrement que comme un rapport de colonisateur à colonisé.
A. S.
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