Le compositeur de la musique de «La Bataille d’Alger» est décédé
Le célèbre compositeur italien et chef d’orchestre Ennio Morricone est mort ce lundi 6 juillet 2020, à 91 ans, rapporte la presse italienne. Ennio Morricone a composé plus de 500 œuvres, et notamment des musiques de films restés mythiques tels que Le Bon, la Brute et le Truand ou de Il était une fois en Amérique, et a vendu plus de 70 millions de disques au cours de sa carrière. Sa composition la plus mémorable restera sans doute le lancinant air d’harmonica joué par Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest.
Ennio Morricone «s’est éteint à l’aube du 6 juillet avec le réconfort de la foi», indique un communiqué de l’avocat et ami de la famille Giorgio Assuma, cité par les médias. Ennio Morricone restera dans l’histoire de la musique et des arts indissociablement associé aux musiques qu’il a composées pour les films, essentiellement des westerns, pour le réalisateur Sergio Leone.
Le succès mondial de ces films dans les années 1970, et de leurs musiques caractéristiques, permettra à Ennio Morricone de devenir, très tôt dans sa carrière, une personnalité incontournable. Cependant, ce n’est qu’en 2016 qu’il remporte l’Oscar de la meilleure musique de film pour Les Huit Salopards, après avoir reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2007.
Fils de trompettiste d’orchestre jazz et aîné d’une fratrie de cinq enfants, Ennio Morricone, né le 10 novembre 1928 à Rome, apprend la musique très jeune et commence à composer dès l’âge de six ans. A dix, il s’inscrit au cours de trompette de la prestigieuse Académie nationale Sainte-Cécile à Rome où il est remarqué par le grand professeur Goffredo Petrassi. Il étudie également la composition, l’orchestration, l’orgue et s’initie à la musique sérielle.
Il commence en 1961, à 33 ans, au cinéma avec Mission ultra-secrète de Luciano Salce. Trouvant les musiques de films italiens médiocres et mièvres, il veut les renouveler et imposer un style plus «américain». La célébrité arrive avec Pour une poignée de dollars de Sergio Leone en 1964. Sa collaboration fructueuse avec le maître du western spaghetti lui apporte une réputation internationale.
Il compose des bandes originales pour des films d’époque comme 1900 ou Vatel, des comédies telles que La Cage aux folles et met en musique des films engagés, tels que Sacco et Vanzetti, La Classe ouvrière va au paradis ou La Bataille d’Alger. La recette de son succès : «Quand on entre dans un film, la musique frappe à la porte, elle doit préparer le spectateur et sortir sans claquer la porte, sur la pointe des pieds.» Il a collaboré avec les cinéastes Bernardo Bertolucci, Pier Paolo Pasolini, Dario Argento ou Marco Bellocchio.
R. C.
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