Le sociologue Charef-Eddine Choukri remis en liberté, son procès aura lieu le 12 Juillet
Par Mounir Serraï – Arrêté le mardi 7 juillet après avoir dénoncé dans une vidéo postée sur Facebook la situation catastrophique causée par le Covid-19 à Biskra, le sociologue Charef-Eddine Choukri a été remis en liberté provisoire, ce mercredi, après sa comparution immédiate. Poursuivi pour incitation à attroupement, ce sociologue sera jugé le 12 juillet. Son arrestation a provoqué un vent d’indignation, notamment sur les réseaux sociaux. Des habitants de la wilaya de Biskra ont observé un rassemblement pour dénoncer son arrestation mais aussi la persistance de la situation sanitaire catastrophique et la mauvaise prise en charge des nombreux cas atteints du coronavirus.
Dans un précédent article intitulé «Un universitaire de Biskra alerte : les malades du Covid-19 meurent d’asphyxie», Algeriepatriotique avait répercuté le contenu de sa vidéo qui a fait le tour de la Toile et attiré l’attention sur la situation sanitaire dans cette wilaya du Sud. «La médecine aujourd’hui à Biskra, représentée par la Direction de la santé, est en train de commettre un génocide envers nos malades, envers nos patients atteints de coronavirus. Hakim-Saâdane (hôpital) est devenu un ghetto où périssent les malades. Nous saluons le corps médical qui tente, vaille que vaille, de sauver des vies humaines dont certains ont même été atteints du coronavirus et se trouvent, eux aussi, malades et confinés», avait-il expliqué, dénonçant l’absence de moyens matériels permettant de lutter correctement contre cette maladie qui fauche tous les jours des vies humaines.
«Les malades meurent d’asphyxie mais aussi de soif. Car, à l’hôpital, il n’y a même pas de frigo. Le seul frigo disponible dans cet hôpital se trouve dans le service de diabétologie, et il est petit. En plus, avec le nombre important de malades du coronavirus, il est impossible de mettre toutes les bouteilles d’eau dans ce service», avait-il relevé tout en soulignant l’absence de climatisation dans une structure hospitalière située dans l’une des régions les plus chaudes du monde.
Selon lui, «à l’hôpital Hakim-Saâdane, les malades meurent déshydratés, pourtant l’Etat garantit pour chaque malade une bouteille d’eau au déjeuner et une autre au dîner et rien n’empêche les responsables de rajouter en cette période de grandes chaleurs des bouteilles afin que les patients puissent étancher leur soif».
M. S.
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