Di Maio à la presse italienne : «Tous les compteurs avec l’Algérie sont positifs»
De Rome, Mourad Rouighi – En accompagnant le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, au terme de leur entrevue hier au Palais de la Farnesina, le ministre italien des Affaires étrangères a tenu à confier à certains journalistes que «tous les compteurs avec l’Algérie sont positifs». Une position qu’il a longuement développée par la suite à travers les réseaux sociaux, un domaine où il est très actif.
Luigi Di Maio a tenu à remercier son homologue algérien pour la solidarité manifestée par l’Algérie envers l’Italie au tout début de la pandémie, avec une mention spéciale pour le matériel médical envoyé par le Croissant-Rouge algérien à la Croix-Rouge italienne et pour l’esprit de coopération dans le rapatriement de centaines de citoyens italiens résidant en Algérie.
Avant de revenir longuement sur les entretiens d’hier : «A chaque rencontre avec mon ami Sabri, nous mesurons la forte relation d’amitié et de partenariat stratégique qui unit l’Italie et l’Algérie, malgré les importants défis auxquels nous sommes confrontés de part et d’autre. Je lui ai fait part de l’intérêt de l’Italie à approfondir l’effort de concertation avec l’Algérie et à organiser des échéances bilatérales dans un proche avenir, entre autres le quatrième sommet intergouvernemental, le dialogue stratégique sur les questions politiques et de sécurité et le Forum économique Italie-Algérie».
S’adressant à la presse italienne, il s’est dit persuadé que «les conditions pour une relance des rapports entre les deux pays sont réunies et que le brusque frein dû à la pandémie qui a frappé mon pays de plein fouet, sera bientôt derrière nous. Mon souhait est de rehausser davantage le caractère stratégique et privilégié de nos relations bilatérales», a-t-il souligné.
Luigi Di Maio a ajouté que renforcer davantage notre collaboration avec les autorités algériennes dans la gestion de l’immigration irrégulière était un chapitre important qui interpelle désormais les deux pays.
«Aujourd’hui, nous avons constaté la convergence entre les analyses des deux pays sur nombre de questions et notamment sur la Libye et je puis vous assurer ma ferme volonté, réaffirmée en l’occasion, de coopérer avec nos amis algériens dans le cadre des efforts internationaux et sur le plan bilatéral en faveur de la stabilisation de ce pays voisin, face aux nouvelles menaces de déflagration que constitue la guerre par procuration en cours en ce moment», a affirmé le chef de la diplomatie italienne. «Les deux pays, a-t-il ajouté, concrétisent cette vision commune à tous les niveaux et dans tous les concerts internationaux auxquels ils participent, aussi bien sur le plan bilatéral que dans le cadre régional».
Sur le plan strictement bilatéral, une source proche du Mouvement 5 étoiles, dont Luigi Di Maio est le leader, nous a confié que Rome réfléchit actuellement à une série d’initiatives qu’elle soumettra à la partie algérienne pour hâter les mécanismes qui permettront de débloquer des fonds supplémentaires pour le financement de projets mixtes, notamment dans le domaine de l’innovation technologique et qui donneront une forte impulsion aux investissements des PME-PMI italiennes en Algérie.
Cette coopération post-Covid-19 devrait englober le domaine universitaire. Les deux pays peaufinent un programme d’échanges scientifiques et universitaires qui sera présenté «dans les plus brefs délais», assure-t-on.
Dernier volet au menu de ces entretiens, les deux ministres des Affaires étrangères ont longuement discuté de la question de l’immigration illégale. A cet effet, Luigi Di Maio a déclaré que la coopération entre les rives nord et sud dans ce domaine se fait de plus en plus pressante, d’autant plus que les pays d’Afrique du Nord sont devenus eux-mêmes des pays d’accueil ou de transit d’immigrés provenant d’Afrique subsaharienne et même d’Asie. «Il est urgent d’aboutir à une vision globale, permettant d’ébaucher des solutions à ce problème mondial», a-t-il soutenu.
A noter, enfin, que Sabri Boukadoum a accordé une interview à l’agence de presse Askanews, par le biais de laquelle il a tenu à exprimer sa «haute appréciation» de la position de l’Italie sur nombre de questions. Il a également tenu à rendre hommage à «l’effort d’imagination» de la diplomatie italienne appelant à une gestion concertée et négociée des contentieux internationaux, en précisant que cette visite à Rome «s’inscrit dans une longue série de contacts confiants et amicaux avec [mon ami] Luigi Di Maio».
M. R.
Comment (14)