Non négociable
Par Nouredine Benferhat – Les archives sont ces «permanences d’une nation» qui nous relient aux générations passées, qui inscrivent nos vies dans la longue et silencieuse mémoire collective. C’est qu’un peuple pour résister et consolider son union a besoin de traces, de témoins. Il a besoin de combler ces espaces vides du temps mémorial entre les îlots et son histoire.
Dans cette quête de vérité pour la construction de la mémoire, il s’agit de transcender la culture de la division par une histoire qui refuse de célébrer telle ou telle mémoire particulière, ni de ressusciter ce qui s’est passé, mais de faire comprendre, dans leur complexité, les rapports qui unissent ou divisent les hommes et les groupes, sans en gommer les aspérités.
La restitution des archives nationales est un droit non négociable. L’Algérie, pays souverain, doit prendre possession de son patrimoine éparpillé entre la France et la Turquie.
L’ouverture des archives et leur libre accès, en attendant le règlement du contentieux, sont devenus d’une importance vitale. La vérité, si longtemps occultée, serait enfin accessible pour une écriture sereine de l’histoire. Nous sommes conscients que celles qui touchent à la Guerre de libération nationale – leur maniement – requièrent exigence critique et rigueur méthodologique et ne sauraient servir de prétexte à des règlements de comptes politiques.
L’autre exigence consiste à se rappeler que les sources ne disent pas tout ou ont été offertes pour ne pas tout dire, d’où l’importance d’une intransigeance éthique dans leur exploitation.
La France doit comprendre que nous sommes en mesure d’exploiter les archives sans animosité et c’est peut-être là que nous trouverons les explications aux problèmes que nous vivons dramatiquement aujourd’hui.
Les archives, monuments de notre histoire, doivent nous être restituées. Elles n’ont aucun lien avec le procès de la colonisation pour lequel les sources ne manquent pas.
N. B.
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