Allégeance nationale
Par Nouredine Benferhat – L’objectif des partis politiques ne doit pas se limiter à la conquête du pouvoir. Leur rôle doit consister à affermir les institutions. Cela passe par l’émergence d’une nouvelle culture politique qui tienne à la fois compte de la situation créée par ce mouvement populaire béni, le Hirak, et de la nouvelle donne qu’implique le projet de Constitution ; renouvellement du discours politique, mise au rancart des réflexes politiciens, abandon de la langue de bois et suppression de l’ostracisme en vue de favoriser la cohésion nationale. Mais cela passe aussi par une allégeance nationale qui transcende toutes les autres, qu’elles soient religieuses, familiales ou claniques.
Il faut faire en sorte qu’un individu ne se sente pas d’abord appartenant à une matrie, qu’elle soit d’ordre religieux ou politique, en l’occurrence, la oumma, ensuite berbère et, enfin, seulement algérien. L’oumma, c’est-à-dire nation-matrie, communauté de croyants sans contenu ethnique ou national et génératrice d’une société refermée sur elle-même, faisant fi des libertés individuelles.
La notion d’oumma porte en soi sa propre contradiction parce qu’elle cherche à effacer les appartenances civilisationnelles nationales du monde arabo-musulman, mosaïque de peuples anthropologiquement et culturellement différents, au profit d’une nébuleuse, source des maux infligés aux peuples de certains pays de cette sphère.
Les habitants du Maghreb forment un ensemble de populations homogènes qui se distinguent des autres nations musulmanes.
Notre identité est scientifiquement et historiquement établie. Les apprentis sorciers qui ont voulu la nier ont joué avec le feu et sont largement responsables des crises qui ont secoué le pays. La dimension amazighe de l’Homme algérien n’est plus à établir ; elle est inscrite dans son histoire dont il peut tirer une légitime fierté.
La nation-patrie, terre des pères, est un élément du consensus qui se fonde sur le passé et se projette dans l’avenir. Elle exclut toute forme d’arrogance et reste ouverte aux solidarités extérieures.
Il est possible de faire se croiser les chemins de l’appartenance et de la tolérance.
N. B.
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