Evacuer les absolus
Par Nouredine Benferhat – L’historicisme est un mode de pensée selon lequel l’histoire a un sens qu’il appartient à l’Homme de découvrir. L’historicisme transcendantal est défini par des absolus – Dieu, prophétie, fatalité, etc. Dans sa version algérienne portée une par une catégorie de pseudo-intellectuels dont l’intrusion envahissante dans le milieu savant et universitaire avec la complicité coupable d’anciens responsables, veulent assigner aux sciences sociales la formulation de leur vision de l’ordre historique, pour mettre en œuvre une construction politique à tonalité métaphysique.
Les nouvelles institutions qui se mettent en place vont sans aucun doute permettre de les débusquer pour mettre fin à cette infiltration insidieuse et favoriser l’introduction d’un nouveau dialogue à plusieurs leviers stratégiques, seul en mesure d’évacuer les absolus de la théologie et du théocentrisme qui enchaînent le temps, l’espace et l’édifice de notre société.
L’aventure de l’humanité ne suit pas une trajectoire inéluctable mais, au contraire, indéterminée. Elle n’est pas articulée autour du traditionalisme et de l’utopie.
Le traditionalisme, comme dit le penseur et sociologue Khatibi, «n’est pas la tradition, il est son oubli et, en tant qu’oubli, il fixe l’ontologie à ce dogme : primauté d’un Etant immuable et éternel, invisible et absent. Le traditionalisme se nourrit de la haine de la vie. La pensée métaphysique est un système de cruauté qui nous a domestiqué à une morale servile». L’historicisme n’est qu’un artifice théologique sous une forme idéologique.
L’important dans une pensée politique consiste à limiter, voire à réduire les maux de la société et de faire en sorte, à chaque génération, que la vie soit moins redoutable et un peu moins inique.
N. B.
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