Monstre à deux têtes
Par Nouredine Benferhat – La Constitution précédente a été le fait du prince. Elle a été octroyée au peuple après avoir été rédigée par des juristes surtout soucieux de plaire à leurs maîtres. Tout y a été pesé pour préserver les privilèges de ceux qui étaient au pouvoir, et les effets de ces combines peu glorieuses se font dramatiquement sentir aujourd’hui.
La nouvelle Constitution qui nous est proposée est soumise à débat et quelles que soient les critiques que l’on y apporte, elles ne feront qu’enrichir le débat.
Dans ce projet, il est prévu deux chambres. Si cette formule peut se justifier au sein des fédérations où il convient d’équilibrer les pouvoirs de chacun des Etats par rapport au pouvoir central, ou comme en France où, par crainte de la poussée du mouvement ouvrier, le pouvoir, par un subterfuge électoral, a misé sur le milieu rural plus conservateur, la question peut être posée dans un pays comme le nôtre, où il ne s’agit pas d’un problème technique, mais bel et bien politique.
Benjamin Franklin disait déjà du bicaméralisme que cela consistait à atteler un cheval à chaque extrémité de la charrue, l’un tirant en avant et l’autre tirant en arrière. Et, plus prosaïquement, les contribuables algériens ont-ils les moyens d’entretenir un monstre à deux têtes et de financer les privilèges de sénateurs dont l’utilité reste à démontrer ?
N. B.
Comment (4)