Les révélations du colonel à la retraite Ahmed Adimi sur Ali Benflis et son parti
Par Mohamed K. – En claquant la porte de Talaie El-Houriyet, le colonel à la retraite Ahmed Adimi a décidé de crever l’abcès. Ce membre de la direction du parti d’Ali Benflis a, en effet, fait de nombreuses révélations sur cette formation politique et sur son président, candidat malheureux à la présidentielle du 12 décembre 2019.
Ahmed Adimi a affirmé, dans une longue lettre explicative publiée sur sa page Facebook, ce vendredi, qu’il savait à l’avance que le candidat du parti n’avait aucune chance de remporter l’élection et qu’Ali Benflis allait subir le même revers qu’en 2014 lorsqu’il s’était acharné à participer au duel contre un Abdelaziz Bouteflika malade mais solidement appuyé par l’institution militaire. «J’avais dit à l’époque que même si le prophète lui-même se présentait à cette élection il la perdrait», a-t-il asséné.
Ahmed Adimi a fait savoir également qu’il était prédestiné à prendre la tête de Talaie El-Houriyet après la démission de son président, Ali Benflis, et que la majorité des membres de la direction du parti avaient estimé qu’il était le mieux indiqué pour prendre la relève, eu égard à son statut d’ancien officier supérieur de l’armée, de professeur à l’université et d’homme public connu pour ses nombreuses interventions dans les médias, notamment sur les plateaux des chaînes de télévision. Il a, par ailleurs, fait part de son regret quant aux atavismes hérités de l’ancien parti unique qui persistent au sein de Talaie El-Houriyet où le président par intérim a été «coopté» et n’a pas été élu et où ce dernier met en avant le sempiternel «équilibre régional» pour en constituer l’instance dirigeante.
Ce sont donc les mêmes réflexes qui prévalent au sein de la formation politique qu’Ali Benflis laisse derrière lui sans qu’il ait pu se détacher des pratiques héritées du FLN. Un Ali Benflis «opiniâtre», selon la description d’Ahmed Adimi, qui relève que ce dernier avait assuré, en 2013, à la veille de la présidentielle qui allait reconduire Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat sur une chaise roulante, que s’il se présentait, c’était pour «remporter l’élection». L’ancien chef de gouvernement était donc assuré de sa victoire. Avait-il reçu des garanties ? Avait-il été piégé par des cercles de décision qui lui auraient laissé croire à ses chances d’occuper le palais d’El-Mouradia pour se servir de lui comme lièvre ?
Ahmed Adimi n’en dira pas plus dans sa lettre de démission, se contentant de rappeler qu’il était sceptique aussi bien en 2014 qu’en 2019.
M. K.
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