De la tutelle religieuse
Par Nouredine Benferhat – Une société close est une société soumise à une tutelle d’ordre religieux ou sectaire. L’individu se trouve dépossédé de son libre arbitre, le corps social s’en trouve dissous et le politique soumis. Elle est le produit d’hommes prétendument savants et sages qui imposent leur seule exégèse.
Certains de leurs oukases sont éloignés des préoccupations du moment. En l’occurrence, la situation sanitaire qui prévaut dans notre pays et où il aurait été souhaitable que certaines de leurs décisions tiennent compte de l’avis de nos experts. Car la vérité est à chercher dans les recommandations de nos scientifiques en dehors de toutes autres considérations de quelque origine ou essence qu’elle soit.
Comme dit Ibn Rochd – plus connu en Occident sous son nom latinisé d’Averroès –, «la vérité appelle à pratiquer l’examen rationnel qui assure la connaissance de la vérité, alors, nous musulmans savons de science certaine que l’examen de la démonstration n’entraînera nulle contradiction avec les enseignements apportés par le texte révélé, car la vérité ne peut être contraire à la vérité mais s’accorde avec elle et témoigne en sa faveur».
A son opposé, dans la société ouverte se développe une forme de coexistence humaine dans laquelle la liberté des individus et la protection des faibles sont essentielles. Elles sont celles de la démocratie qui sait tirer des expériences difficiles les enseignements qui contribuent à définir un mode de penser anti-autoritaire.
Ces valeurs apprennent aux personnes à s’écouter et à exercer leur sens critique en les mettant à l’abri des influences infantilisantes.
La démocratie et la tutelle religieuse sont difficilement conciliables.
N. B.
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