Que fait l’ex-secrétaire fugitif de Gaïd-Salah chez les services secrets turcs ?
Par Nabil D. – L’ancien secrétaire particulier de Gaïd-Salah a été repéré à Istanbul, en Turquie, croit savoir le journaliste exilé à Londres Saïd Bensedira, qui l’a annoncé dans un récent enregistrement vidéo. Selon notre confrère généralement bien informé sur ces questions, Gharmit Benouira, qui a réussi à quitter le territoire national grâce à la complicité des généraux Wassini Bouazza, ancien patron de la sécurité intérieure, actuellement en prison, et Abdelkader Lachkhem, ancien directeur central des transmissions, corps dont dépendait le «filtre» de Gaïd-Salah, négocierait sa naturalisation contre des documents qu’il aurait subtilisés du coffre-fort de l’ancien vice-ministre de la Défense nationale.
De premières informations avaient fait état de la présence de Gharmit Benouira aux Emirats arabes unis, mais il s’est avéré qu’il se trouvait entre les mains des services secrets turcs, qui font ainsi montre d’un autre acte d’hostilité à l’égard de l’Algérie. Toujours selon Saïd Bensedira, ce sous-officier véreux, qui a fait fortune par le biais de sa proximité avec l’ancien homme fort de l’armée et des magouilles auxquelles il s’adonnait impunément jusqu’à sa retraite anticipée, alimente les réseaux de Rachad, notamment Larbi Zitout, en «informations confidentielles», sans que ce dernier sache que derrière son informateur «anonyme» se cache le même Benouira.
La volonté de nuire à l’Algérie est confirmée, les autorités turques se rendant ainsi coupables d’un chantage qui ne dit pas son nom. On ne sait pas, pour le moment, dans quelles conditions Gharmit Benouira a atterri sur les rives du Bosphore. A-t-il demandé lui-même à s’y rendre pour obtenir la protection des services secrets turcs ou sont-ce ces derniers qui sont entrés en contact avec lui pour lui offrir l’asile contre des renseignements sur l’armée algérienne ? Aussi bien ce sous-officier ripoux que les hauts gradés qui l’ont aidé à fuir le pays sont coupables de haute trahison. Cette affaire fait, d’ailleurs, partie de celles nombreuses pour lesquelles le général Wassini Bouazza sera jugé par le tribunal militaire de Blida, expurgé de ses magistrats taillables et corvéables à merci, remplacés par des officiers intègres, dans le cadre de la réhabilitation de la justice militaire dont le premier prodrome fut le limogeage congru du général Amar Boussis, lui aussi dans le viseur de la Direction centrale de la sécurité de l’armée.
Gharmit Benouira a quitté le territoire national le 5 mars dernier, avec sa femme et ses deux enfants, par l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger. Cet adjudant-chef originaire de Tissemsilt, dans l’ouest du pays, faisait parler de lui en raison de l’influence anormale qu’il exerçait sur d’anciens hauts gradés de l’armée – aujourd’hui emprisonnés ou limogés – qui, pourtant, occupaient des fonctions autrement plus importantes que la sienne. Il a amassé une fortune colossale et acquis des biens qui se chiffrent en milliards de centimes grâce à son rôle d’interface avec l’ancien vice-ministre de la Défense, qu’il manipulait au gré de ses intérêts et de ceux de son clan mafieux, dont une bonne partie est mise hors d’état de nuire.
N. D.
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