Une mission secrète de Bernard-Henri Lévy à nos frontières révélée à Tarhouna
Par Abdelkader S. – Injures et tirs de sommation à Tarhouna où Bernard-Henri Lévy avait tenté une «incursion» ce samedi. Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux montre, en effet, le cortège de l’ancien conseiller va-t-en-guerre de Nicolas Sarkozy rebrousser chemin à la hâte, à l’entrée de cette ville située à 80 kilomètres à l’est de Tripoli, après que des hommes armés eurent crié à la face du porte-drapeau de l’Internationale sioniste de quitter les lieux fissa, sinon… Ce déplacement a tout d’une mission frappée du sceau du secret, dans la mesure où aucun média français n’en a fait part.
Mais que fait Bernard-Henri Lévy en Libye, en ce moment, précisément ? Est-il missionné par le président français Emmanuel Macron, comme il le fut par Nicolas Sarkozy en 2011 ? Pour quelle partie au détriment de l’autre roule-t-il ? Est-il porteur d’un message de Paris ? Si oui, à qui ce message est-il adressé et que contient-il ? Et, enfin, pourquoi Tarhouna ?
Tarhouna était le dernier bastion des troupes de Khalifa Haftar, dans l’Ouest libyen, avant de s’en retirer la queue entre les jambes, le 5 juin dernier, perdant ainsi définitivement la bataille de Tripoli. Tarhouna constituait la base arrière de Khalifa Haftar et fournissait l’essentiel de ses soldats au sein de l’Armée nationale libyenne (ANL). C’est, donc, dans ce contexte de déroute des forces de l’homme-lige de la France et de ses alliés émirati et égyptien que le «philosophe» a été «parachuté» dans la zone, mais pour quoi y faire ?
La présence de Bernard-Henri Lévy en Libye n’augure rien de bon. Tel un oiseau de mauvais augure, ce businessman de la mort a joué un rôle central dans le déclenchement de la guerre civile dans l’ancienne Jamahiriya, et peut-être même dans l’assassinat de Mouammar Kadhafi, dans l’espoir que furent enterrées avec lui un certain nombre de vérités gênantes, telles que le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, après que le «Guide» fut poulotté par l’Elysée et ses désirs les plus capricieux et les plus extravagants exaucés.
Interrogé par Europe 1, en avril 2018, sur le bilan de la guerre en Libye, Bernard-Henri Lévy affirmait, impertinent, que celle-ci était «juste». C’est mû par cette même logique belliqueuse que le soudard tiré à quatre épingles semble être redescendu dans l’arène pour en rallumer le feu, à cette différence près que, cette fois-ci, il ne s’agit plus d’une confrontation entre belligérants locaux, mais d’une vraie conflagration dont la flamme est ostensiblement nourrie par des Etats étrangers, dont un, la Turquie, a même décrété sans ambiguïté qu’il détiendrait des droits sur la Libye.
A. S.
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