Le Dr Ghedia réagit aux spéculations sur la recontamination au Covid-19
Par Dr Aziz Ghedia – «Ce Covid-19 n’est pas une simple grippe comme le déclare ce médecin, mais une calamité.» Cette remarque émane probablement d’un médecin qui commente sous le pseudonyme d’«Inconnu». Il n’ose pas s’afficher publiquement. Non, pas probablement. Il est certainement médecin. J’ai deviné cela à travers sa rhétorique et le fait qu’il donne l’impression d’être si sûr de certains concepts qu’il étale sur ses commentaires. Comme par exemple ceci : «Avec ce virus, nous avons appris que rien n’est acquis et que tout peut recommencer. Une fois immunisée, une personne peut de nouveau contracter cette maladie.»
Sur quelles bases épidémiologiques ou virologiques ou encore biotechnologiques notre médecin «inconnu» s’est-il appuyé pour affirmer qu’«une personne peut de nouveau contracter cette maladie» ? Tout ce qui a été rapporté jusqu’ici par les scientifiques ou les médecins de terrain concernant cette «réinfestation par le même coronavirus» n’est que pure spéculation. Dans les quelques cas rapportés par la littérature médicale, que ce soit en Chine ou ailleurs, il s’agissait, en fait, soit d’erreur d’interprétation des résultats, soit que les réactifs avec lesquels les tests anti Covid-19 ont été réalisés n’étaient pas d’une fiabilité certaine.
C’est aussi simple que ça ! En fait, le virus peut, peut-être, rester à l’état quiescent dans l’organisme et reprendre ultérieurement son travail destructeur à la faveur d’une diminution des défenses immunitaires. Ce phénomène est bien connu, particulièrement dans la tuberculose pulmonaire où l’on assiste parfois à un réveil du BK (bacille de Koch) plusieurs années après une primo infection. Le coronavirus peut-il se comporter ainsi ? Nul ne le sait encore. Nul ne peut le confirmer ou l’infirmer de façon formelle. Voilà un concept nouveau vers lequel doivent s’orienter les études et les expériences virologiques pour pouvoir, peut-être, mieux comprendre le comportement de ce coronavirus et, ainsi, lui opposer une thérapeutique spécifique, vaccinale ou autre.
Mais, en attendant, il faut savoir que le Covid-19 n’est pas plus grave que n’importe quelle grippe saisonnière à laquelle l’humanité a déjà été confrontée par le passé ou à laquelle elle devra se préparer dans le futur. Cette pandémie a été tellement surmédiatisée qu’elle suscite la peur même chez certains médecins qui sont pourtant censés combattre le virus. D’ailleurs, dans les pays d’Europe, par exemple, on se rend de plus en plus compte que ce coronavirus n’a pas fait plus de victimes qu’une grippe banale, une grippe saisonnière.
Que ce soit en Italie, en France ou en Espagne, pour ne parler que de ces pays qui nous sont géographiquement très proches, ce sont les personnes âgées et celles porteuses de maladies chroniques (diabète et autres cardiopathies) qui en ont été les principales victimes. Ce qui, indirectement, prouve que l’immunité n’est pas seulement une vue de l’esprit. Elle est bien réelle et est toujours à l’œuvre et les personnes immunisées le sont d’une manière généralement définitive. Et, contrairement à ce que suppose notre commentateur «inconnu», elles ne refont pas un autre Covid-19. En tout cas, tout cela n’est étayé, jusqu’à présent, par aucune preuve virologique tangible.
Toujours est-il que l’immunité est l’arme principale de tout organisme infecté. Certes, elle demande parfois à être renforcée. Et, même si elle n’est pas toujours définitive – dans le sens ou même si au bout d’un certain temps les anticorps induits par la pénétration de ce virus dans l’organisme disparaissent –, celle-ci met en branle un certain type de lymphocytes (les lymphocytes B et T) qui sont doués d’un sens de reconnaissance de l’agent pathogène et font tout pour le neutraliser.
A. G.
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