L’ex-secrétaire particulier de Gaïd-Salah en fuite en Turquie récupéré par la DGSI
Par Nabil D. – Nous avons appris de sources concordantes que l’ancien secrétaire particulier de Gaïd-Salah, qui était en fuite en Turquie, a été récupéré et rapatrié par des officiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Repéré par les services secrets algériens, Gharmit Benouira se trouvait à Istanbul où il bénéficiait de la protection des autorités turques. Selon nos sources, le rapatriement de ce sous-officier, qui a pu quitter le pays grâce à la complicité de l’ancien patron de la DGSI, Wassini Bouazza, actuellement en prison, et de l’ancien directeur des transmissions, Abdelkader Lachkhem, limogé et faisant l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national, s’est fait sur ordre du président de la République.
Gharmit Benouira négociait sa naturalisation contre des documents qu’il aurait subtilisés du coffre-fort de l’ancien vice-ministre de la Défense nationale, mais le Président turc semble avoir saisi le message d’Alger qui a considéré cette affaire comme un casus belli et un acte hostile contre les intérêts fondamentaux de l’Algérie.
Ce sous-officier véreux, qui a fait fortune par le biais de sa proximité avec l’ancien homme fort de l’armée et des magouilles auxquelles il s’adonnait impunément jusqu’à sa retraite anticipée, alimentait les réseaux de Rachad, notamment Larbi Zitout, en «informations confidentielles», sans que ce dernier sache que derrière son informateur «anonyme» se cache le même Benouira.
La volonté de nuire à l’Algérie est confirmée, les autorités turques se rendant ainsi coupables d’un chantage qui ne dit pas son nom. On ne sait pas, pour le moment, dans quelles conditions Gharmit Benouira a atterri sur les rives du Bosphore. A-t-il demandé lui-même à s’y rendre pour obtenir la protection des services secrets turcs ou sont-ce ces derniers qui sont entrés en contact avec lui pour lui offrir l’asile contre des renseignements sur l’armée algérienne ? Aussi bien ce sous-officier ripoux que les hauts gradés qui l’ont aidé à fuir le pays sont coupables de haute trahison.
Cette affaire fait, d’ailleurs, partie de celles nombreuses pour lesquelles le général Wassini Bouazza sera jugé par le tribunal militaire de Blida, expurgé de ses magistrats taillables et corvéables à merci, remplacés par des officiers intègres, dans le cadre de la réhabilitation de la justice militaire dont le premier prodrome fut le limogeage congru du général Amar Boussis, lui aussi dans le viseur de la Direction centrale de la sécurité de l’armée.
Gharmit Benouira a quitté le territoire national le 5 mars dernier, avec sa femme et ses deux enfants, via l’aéroport international Houari-Boumediene d’Alger. Cet adjudant-chef originaire de Tissemsilt, dans l’ouest du pays, faisait parler de lui en raison de l’influence anormale qu’il exerçait sur d’anciens hauts gradés de l’armée – aujourd’hui emprisonnés ou limogés – qui, pourtant, occupaient des fonctions autrement plus importantes que la sienne. Il a amassé une fortune colossale et acquis des biens qui se chiffrent en milliards de centimes grâce à son rôle d’interface avec l’ancien vice-ministre de la Défense, qu’il manipulait au gré de ses intérêts et de ceux de son clan mafieux, dont une bonne partie est mise hors d’état de nuire.
Il en fait désormais partie.
N. D.
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